lundi 20 avril 2009

Traduction/Résumé de l'article sur la législation anti-cannabis japonaise.

Plutôt qu'une bête traduction j'ai surtout pris l'initiative de récupérer les passages qui sont selon moi les plus intéressants et j'ai quelque peu réorganisé tout ça. Ca tient donc plus du résumé avec des bouts de traduction dedans que de l'exacte traduction de l'article. Comme c'est assez long j'ai décidé d'en faire un article indépendant.

L’article commence par le témoignage de deux trentenaires qui ont une vie bien rangée (c'est-à-dire qu’ils bossent et « font du sport »). Bien rangée à l’exception près qu’ils fument depuis 18 ans et font pousser du cannabis chez eux pour leur consommation personnelle. 


« Personne n’en vend vraiment. La plupart des gens en font juste pousser pour eux-mêmes. Ce sont des gens tranquilles, ils en font pousser et en donnent à leurs amis ». 


Mais après être passé pendant des années entre les mailles du filet, les fumeurs de marijuana commencent à devenir paranoïaques. De nombreux cas ont dernièrement impliqué des célébrités, sportifs de haut niveau et étudiants d’universités réputées. Les medias et les politiques ont désormais leur regard braqué sur ce qui est vu comme une explosion de la consommation de marijuana. 


“Maintenant le cannabis fait les gros titres parce que beaucoup de gens se sont fait attraper et parmis les fumeurs tout le monde devient nerveux”. 


Il y a eu 3 793 arrestations en lien avec la marijuana en 2008 au Japon contre 3272 en 2007 et seulement 1670 en 1999. Quatre sumos ont été exclus à vie de la profession pour avoir fumé de l’herbe ces dernières années, plongeant le milieu dans une crise profonde. Dans les universités, dont de vénérables institutions comme Waseda ou Kyodai (on peut ajouter Keio où il y a eu 8 arrestations le semestre dernier) des étudiants se sont fait prendre pour vente ou consommation de cannabis, principalement cultivé chez eux à partir de graines achetées sur internet. 

Cet apparent pic de l’usage de marijuana a provoqué une vague de mise en garde contre la menace apocalyptique que constitue la drogue pour une société. Un e-mail alarmiste envoyé aux étudiants de Waseda scande que les fumeurs de marijuana « terminent trop souvent physiquement et mentalement dévastés, ce qui peut les mener à vivre du crime » (on n’avait pas eu droit à un mail aussi alarmiste à Keio, mais le fond restait à peu près le même).


"Il n’y a pas de manière “innocente” ou “inoffensive” de consommer des drogues illégales. Au Japon la simple possession est suffisante pour conduire au plus terrible des châtiments sociaux. S’impliquer dans des activités liées à la drogue est d’une totale stupidité" peut on encore lire dans ce mail. 


Les journaux suivent la même ligne éditoriale. S’insurgeant de la « pollution par le cannabis » qui balaye le pays, l’Asahi Shimbun (journal) brandit des arguments contre ceux qui se demandent pourquoi la marijuana est illégale alors que le tabac et l’alcool ne le sont pas. 


On peut lire dans un des articles du journal que “ les substances interdites, dont fait parti le cannabis, sont connu pour agir sur le « centre de récompense » du cerveau qui produit le sentiment de satisfaction lorsqu’on réussit quelque chose. En résumé, elles agissent sur ce qu’on pourrait appeler la source de la vitalité humaine ". (« human vitality » dans le texte, je dois admettre que j’ai un peu de mal à saisir le concept que je suis censée traduire… :P).


Cependant, un nombre significatif de jeunes japonais semble se méfier de cette hystérie officielle et une récente étude révèle que la majorité des étudiants de Waseda n’ont aucun mal pour accéder à des drogues illégales. 


Un autre argument qui pousse le gouvernement et de nombreux japonais à considérer le cannabis comme le mal absolu c’est le rapport entre vente de drogue et yakuza (mafieux japonais). Selon Koichi Maeda, un célèbre activiste pro-légalisation (dans un but aussi bien médical que commercial) « La police dit que la marijuana est une source de profit pour les yakuza, mais les fumeurs de marijuana n’ont pas de rapports avec les yakuza ». Comme on a pu le voir avant il semblerait effectivement que les gens fassent principalement pousser leur herbe à leur domicile. 


Je fais l’impasse sur la petite histoire entre les Etats-Unis et le Japon puisqu’on avait déjà parlé du fait que le Japon a hérité sa législation anti-cannabis des Etats-Unis, après la Seconde Guerre mondiale. 

La dernière partie de l’article traite de la sévérité des lois anti-cannabis. Avec notamment un exemple assez édifiant qui est donné par Koichi Maeda (toujours le même gars, donc) et qui concerne un écrivain et ami : Ramo Nakajima. Alors que l’auteur était en pleine gloire, acquise grâce à des romans comme « Tonight, Every Bar in Town », il a demandé à Maeda de le fournir en marijuana apparemment pour l’aider à surmonter son glaucome. Maeda a alors fait appel aux services d’un ami qui a fourni ¼ d’once à l’écrivain (entre 7 et 8g). La police pris Nakajima sur le fait alors qu’il était chez lui, Maeda et son ami fournisseur ont également été arrêtés. Nakajima pris 5 ans de prison ferme, il fit 10 mois avant d’être relâché, assorti de 5 ans de prison avec sursis. Maeda fut condamné à 8 mois avec sursis et 3 ans de sursis avec mise à l’épreuve. Ce contre quoi il s’est battu tout au long de la procédure, jusqu’à la Court Suprême, parce que c’était pour des « raisons médicales ». Son ami, qui avait fourni la drogue, est quant à lui toujours en prison 5 ans après. 


« Cinq ans c’est trop. Mon ami a Maintenant 56 ans. Je suis vraiment en colère, il essayait d’aider les gens. Même si le glaucome n’était pas la raison principale, je sais que Nakajima avait besoin de marijuana pour sa dépression. » (Clair que s'il s'est défendu comme ça, en disant qu'il savait que c'était pas vraiment des raisons médicales mais qu'il voulait que la cour considère que ça en était, il risquait pas de gagner le pauvre vieux). 

Nakajima est mort peut après sa remise en liberté, en 2004. Il avait replongé dans l’alcoolisme dès sa sortie et s’est tué après avoir passé une soirée dans un bar en tombant dans les escaliers alors qu’il était ivre. FAIL.


2 commentaires:

camelbipol a dit…

bah, étant étudiant en pharmacie, je précise qu'il y a d'autres moyens que le cannabis pour soulager le glaucome.
cependant, c'est peut-être la sévérité de la peine qui fait un peur (mais ce n'est peut-être pas valable uniquement pour le cannabis. donc à comparer avec les autres sanctions pour infractions, délits et crimes (ice crime)

Korari a dit…

Je suis bien d'accord que l'histoire "c'est pour des raisons médicales" est complètement fumeuse. Puis dire qu'un mec a besoin de cannabis contre sa dépression c'est aussi un peu con, ok ça le rendait un peu euphorique m'enfin c'est pas non plus un traitement et ça peut être relativement traitre.

Enfin voilà, le but de l'article était aussi de rappeler aux éventuels fumeurs qui pourraient venir au Japon: ici il faut VRAIMENT pas déconner avec ça.