lundi 27 octobre 2008

Evasion yokohamesque.

Dimanche mon coloc' coréen et son meilleur ami (japonais) m'ont trainée à Yokohama, une ville portuaire et donc au bord de la mer (enfin de l'océan, même). Le coin est super joli, c'est assez étonnant de voir d'immenses buildings flirter avec un paysage maritime. 

A l'endroit où on était il y avait un petit parc d'attraction, une grande pelouse avec quelques petits arbres juste en face de l'eau et sur les quais, des escaliers où on s'est posé un long moment pour papoter et observer un poisson qui passait son temps à sauter hors de l'eau. 

Bonne petite journée toute simple (mais parfois ça fait du bien aussi!). On a pas pu trop s'attarder à cause de moi et on a donc refusé l'invitation de Jun (en vert) à manger un curry. En effet, j'avais d'autres obligation, autrement dit une crêpe party pour 7 personnes à préparer (succès total, au point qu'en fin de semaine c'est les indiens qui se colleront aux fourneaux pour tout le monde). 





Conférence de Sayuki-san

Sayuki c'est la première "blanche" à être véritablement devenue geisha. En fait, c'est une anthropologue  et elle a décidé d'aller étudier au coeur de son sujet: l'anthropologie sociale en général et la culture japonaise en particulier.  Une de ses collègues avait fait la même chose qu'elle quelques années auparavant, cependant elle n'était qu'apprentie et n'était jamais passée geisha.

J'étais donc invitée par Keio a une conférence organisée par le Tokyo Mita Club qu'elle donnait à l'Imperial Hotel. Un des hôtels les plus prestigieux de Tokyo, qui reçoit régulièrement des chefs d'Etats.  D'ailleurs j'ai carrément galéré à trouver la salle privée du Tokyo Mita Club (une association d'anciens élèves qui ont pour but d'aider les étrangers en lien avec Keio, professeurs ou étudiants, à profiter un maximum de leur séjour). On m'avait dit que la salle était au premier sous-sol, une fois descendue mon cauchemar s'est matérialisé sous la forme d'un dédale de boutiques de luxe. Heureusement j'ai trouvé deux commerçants qui ont pu m'aiguiller dans un anglais approximatif. C'est typiquement le genre d'endroit qui vous font ressentir le fait que vous êtes pas du tout à votre place.

Enfin bref, pour en revenir à la conférence, on a eu un accueil exceptionnel, d'ailleurs vous pouvez voir sur la photo qu'on nous avait réservé la table la mieux placée. Le repas a été entièrement financé par l'association (cependant on avait aucune certitude jusqu'à la fin du repas, les français qui étaient avec moi ayant d'ailleurs grassement profité du fait qu'en théorie ils n'allaient rien payer). Ca fait un bien fou de boire un bon vin, même si on a massacré ses arômes en le servant à 10°C alors que c'est du vin rouge! 

La présentation était entièrement en japonais, à l'exception de quelques vidéos en anglais que Sayuki commentait en japonais. D'ailleurs on a pu voir quelques extraits de son prochain film, destiné à briser les clichés sur les geishas. En effet, aujourd'hui le monde des geishas est très éloigné de celui de la prostitution. En revanche cette frontière a pu être plus floue auparavant, mais à l'origine une geisha est une artiste, et une femme d'affaire vous dira Sayuki. D'ailleurs, les premiers à exercer ce métiers étaient des hommes, ce n'est que par la suite que ce rôle a été accaparé par les femmes.

Après la conférence on a pu s'entretenir pendant près d'une demi heure avec Sayuki, j'ai retenu une question en particulier: "Est-ce que le but de votre métier n'est pas de faire plaisir aux hommes". C'est à la suite ce cette question qu'elle nous a présenté sa vision de la geisha artiste et femme d'affaire, parlé du fait que cette profession était à l'origine masculine, de l'extrême difficulté de l'entrainement (il faut maîtriser plusieurs arts comme la musique et la danse, se spécialiser dans un en particulier, savoir faire la conversation, connaître des jeux pour distraire vos clients, savoir quel kimono porter en fonction de l'occasion, savoir s'asseoir, savoir marcher, etc...). Elle a également longuement insisté sur l'absence de toute connotation sexuelle dans ce métier. Je crois qu'elle a tendance à pas mal occulter le passé et à quelque peu idéaliser le monde dans lequel elle vit desormais. Et d'un autre côté ce qui m'avait frappé (mais les gars avec qui j'en ai parlé n'ont pas eu cette impression, d'un autre côté ce sont des hommes :P) c'est le peu de passion dans la façon dont elle parle de son métier. Elle en parle vraiment comme une "occasion unique qu'il fallait saisir", en tant qu'anthropologiste, mais finalement on a très peu entendu parler la geisha. Si l'entrainement n'était pas si dur j'en viendrais à me demander si on peut vraiment parler d'elle comme d'une authentique geisha et pas seulement comme une anthropologiste dans un costume de geisha qui veut faire un énorme coup marketing pour sa carrière. 

Dans le coeur de la conférence elle nous a surtout parlé du fonctionnement d'une geisha house. Il faut savoir que le système de Tokyo est bien plus ouvert que celui de Kyoto (elle n'aurait sans doute pas pu devenir geisha à Kyoto, il y a une énorme rivalité/animosité entre l'Ouest et l'Est du Japon, il faut le savoir). La geisha house est surtout un vestiaire, les geisha ne vivent pas toutes là bas. Petite anecdote en passant, quand elle est en geisha, Sayuki porte des lentilles noires. En réalité elle a les yeux verts et comme elle le disait elle même "le maquillage blanc et la coiffure des geishas est idéal pour sublimer la beauté des japonaises, mais il n'en est pas de même pour les occidentales". Elle porte aussi une perruque, mais c'est moins original puisque de nombreuses geisha japonaises le font également. D'ailleurs, elle ne nous a pas révélé son âge, comme le veut la tradition. Cependant je lui donnerai environ 35 ans, on voit clairement des rides aux coins de ses yeux. En parlant d'âge, le système de hiérarchie au sein d'une geisha house est assez particulier. Comme on ne révèle pas son âge, toutes les geishas ayant accédé à ce statut avant vous deviennent vos grandes soeurs et vous devez les traiter comme telles, avec les marques de politesse qui conviennent (même si elles sont manifestement beaucoup plus jeunes que vous). De même, toutes les geishas qui le sont devenues après vous seront vos petites soeurs et vous traiteront avec le respect du à votre rang hiérarchique. 

Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus et que la langue de Shakespeare ne rebute pas, il y a cet excellent article de l'Independent que j'ai trouvé sur internet.

Cette conférence aura aussi été l'occasion de parler avec des businessmen japonais. C'est assez frappant de constater que si la plupart parle un anglais absolument dégeulasse, il en est tout autre de leur français. J'ai donc eu une discussion assez intéressante sur les poupées traditionnelles japonaises, sur le fait que chaque région avait sa propre "spécialité" et que si jamais je voyageais c'était une bonne idée d'acheter des poupées dans les différentes villes où je pouvais aller afin de constater ces différences (enfin personnellement j'ai un faible pour les kokeshi, mais à priori même elles diffèrent, surtout leur costume qui a une signification particulière). D'autres ont eu droit à des discours plus classiques du type: "si vous voulez faire du commerce avec mon entreprise" ou "en ce moment on embauche". Mais ce genre de discussions ne m'intéressera pas avant quelques petites années. 

Cours de géographie et de biologie.

Non, j'ai pas vraiment des cours dans ce genre. Mais j'ai fais deux photos assez marrantes la semaine dernière. L'une prouve que certais japonais auraient bien besoin d'un cours de géographie (même si ça n'était qu'un calendrier). L'autre nous relance sur le thème des bêbêtes de taille disproportionnée qui vivent au Japon.

Je vais donc vous faire un petit test de géographie, on verra bien. Selon vous, qu'est ce qui foire dans cette photo ?



Le chat, appelé Noro, fait un voyage en Europe. Si vous regardez attentivement les drapeaux et que vous êtes pas trop une buse en géographie il y en a deux qui devraient vous choquer un peu. Bah oui, depuis quand le Maroc est en Europe ? Et puis la Turquie c'est aussi relativement douteux! On leur a jamais dit à l'école où se trouvaient l'Afrique et l'Asie ?


Passons maintenant à la bio... Vous vous souvenez de l'article où je vous parlais des cafards géants ? Et bien j'ai trouvé une araignée pas mal dans la rue, juste devant l'entrée "URSS" de Keio. Les proportions sont difficiles à évaluer donc je vous dirais juste que son corps faisait à peu près 2cm, ce qui doit nous ammener à quelque chose comme 5cm pattes comprises. Une sacrément belle bestiole.



samedi 25 octobre 2008

C'est l'histoire du Japon.

Être au Japon pendant un an c'est bien mais ne faire que du japonais à longueur de temps ça peut aussi ramollir un peu le cerveau. Et je ne tiens pas à ce que ça se produise, mes capacités de réflexion j'y tiens!

Ce semestre j'ai donc pris un cours en anglais s'intitulant "Japanese business and society".Le prof est un moustachu qui semble un peu marginal mais qui est vraiment très sympa. D'ailleurs une chose m'a de suite frappée dans la manière de conduire son cours, quand il n'est pas certain d'une information il le dit et il demande à ses élèves si quelqu'un est plus calé que lui. Et puis il est japonais. Ca peut paraître con dit comme ça mais vous comprendrez peut être mieux après ce petit exemple. Hier il commence à nous dire qu'on [les étudiants étrangers] a de la chance d'étudier à Keio parce qu'on étudie aux côtés de ceux qui constituent les 5% des meilleurs élèves nippons. Quelques secondes après cette déclaration un peu pompeuse à la sauce "au Japon on est trop forts" il a réalisé que nous aussi pour la plupart on faisait partie de l'élite de nos pays respectifs et s'est longuement excusé/justifié en nous parlant du système de sélection draconien, etc... On va dire que j'avais un peu les boules parce que Sciences Po est pas mal dans le genre sélection draconienne, mais faut reconnaître que je suis probablement la seule étudiante étrangère de la classe à avoir du passer un concours pour entrer dans mon université. Enfin bref, toujours est-il que c'est assez intéressant d'avoir un prof japonais comme lui, ça permet de tâter un peu la mentalité nippone et finalement le contenu de son cours est bien moins enrichissant pour moi que sa forme.

En parlant du contenu, à l'origine cet article devait se contenter de faire un petit résumé du dernier cours qu'on a eu qui exposait brièvement l'évolution du système japonais en fonction du degré d'ouverture du pays. Je vais donc retourner à mes moutons, pour ceux qu'un petit interlude historique intéresserait.

Tout commence entre 538 et 894. Au début de cette période les japonais communiquaient entre eux uniquement par le biais d'une langue orale, mais ils ne disposaient pas d'un véritable système d'écriture pour l'accompagner (j'imagine cependant qu'ils avaient des artefacts d'écriture). En tout cas nos amis japonais se sont dit que c'était un peu la honte et ont décidé de prendre le taureau par les cornes. C'est à dire que pendant toute cette période les japonais ont envoyé des étudiants et des moines en Chine afin de rapporter l'écriture chinoise (kanjis) et des modèles d'administration (taxes, organisation des villes). Quand l'heure du retour a sonnée pour ces érudits japonais le bouddhisme s'était glissé dans leur paquetage, devenant rapidement la deuxième religion du Japon. Cependant à l'issue de cette période une guerre éclate en Chine, conjointement au fait que les japonais pensent avoir appris suffisamment de leurs voisins cela met fin à l'envoi d'émissaires en Chine.

Une longue période de "digestion" succède à ce premier contact avec l'étranger. Le deuxième contact avec l'étranger aura en effet lieu bien après et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il sera d'une toute autre nature. Entre 1274 et 1281, au cours de la période dite de Kamakura (du nom de la ville où était installé le shogunat) les Mongols vont tenter d'envahir cet archipel d'îles que constitue le Japon. Alors que le Japon était plutôt mal barré à cause de son absence de flotte et de son infériorité technique, un typhon est venu détruire la flotte mongole. Et parce que les mongols ont vraiment la poisse ou bien sont un peu tarés d'attaquer un archipel en pleine saison des typhons, leurs deux tentatives à quelques années d'intervalles vont se solder par le même échec. D'où le surnom de "vents divins" que l'on donnera à ces typhons, soit "kamikaze" en japonais (se prononce [kamikazé]).

Ensuite rien ne va se passer de significatif avant le XVIème siècle dont deux dates sont vraiment significatives: 1543 et 1549. Cette première date marque l'établissement d'un tout premier contact avec les cultures occidentales. Des portuguais vont s'échouer par hasard sur les côtes japonaises, amenant avec eux de nouvelles technologies guerrière: les armes à feu. Toute la tradition militaire du Japon va ainsi être remise en cause et ce d'autant plus qu'une guerre civile éclate au même moment. Quant à la date de 1549, ce n'est pas un changement militaire qui va être apporté cette fois ci mais un changement religieux. Le jésuite François-Xavier va en effet introduire le christianisme dans l'archipel. Celui-ci rencontrera un certain succès, surtout dans la région de Kyushu. De manière générale le commerce va également se développer avec les hollandais, les portugais, les anglais, etc...

Mais cette période d'ouverture ne va pas durer. Sous l'influence du shogunat des Tokugawa,le Japon va brusquement se fermer. Le premier shogun, Ieyasu Tokugawa commencera par transférer la capitale de Kyôto à Edo (l'actuelle Tokyo) car il n'aimait pas la mentalité des gens de l'Ouest qu'il considérait comme étant trop naïfs. Il est en effet persuadé que les européens et en particulier les espagnols ont un projet de conquête du Japon. En 1639, les européens sont expulsés du Japon et le christianisme est interdit, entrainant des persécutions envers la pratiquants. L'intéraction avec l'étranger se limitera au strict minimum, c'est à dire au commerce avec les hollandais et les chinois. Le pouvoir va également fortement se centraliser. Cette période va forger la mentalité et le système japonais, l'influence des Tokugawa a été tellement forte qu'aujourd'hui encore elle subsiste, malgré la période Meiji.

La période Meiji c'est celle dont tout le monde a entendu parler au moins une fois dans sa vie à l'école. C'est la période au cours de laquelle le Japon va se moderniser sous l'influence de l'empereur Meiji. Notez que j'ai bien dit empereur, le système a donc changé et n'est plus un système de shogunat. Toutefois les japonais parlent de "restauration" Meiji et non de révolution. Alors qu'en Europe et tout spécialement en France, on a renversé le système (c'est à dire que le peuple est devenu souverain, nous donnant une figure de triangle inversé, avec le peuple au dessus du gouvernement) il n'en est pas de même au Japon. Effectivement, en passant d'un shogunat, ce qu'on pourrait comparer à une dictature militaire où l'empereur n'avait qu'un rôle décoratif et ne dirigeait rien, à un réel système impérial on n'opère aucun renversement du "triangle" initial. Le gouvernement n'est pas plus démocratique qu'avant, le peuple lui est toujours strictement soumis, cette restauration du pouvoir de l'empereur n'était d'ailleurs en rien du à un quelconque soulèvement populaire.

Quoi qu'il en soit l'essentiel dans cette période a été la prise de conscience du retard qui s'accumulait par rapport à l'Occident. En 1868 le Japon était toujours en plein Moyen-Âge, en se fermant au reste du monde il s'était contenté de développer son art, de se replier sur sa tradition, au détriment de la technologie.  Et la peur de finir par se faire coloniser par un pays européen ou par les Etats-Unis se faisait croissante.  Le Japon va donc prendre l'Occident en exemple et commencer à copier sa technologie tout en conservant la mentalité japonaise héritée des Tokugawa. La modernisation de la nation et la prévention de toute tentative de colonisation va également passer par une révision des stratégies militaires, une évolution des techniques et des technologies employées par l'armée. Pour arriver à atteindre ce but, le Japon a envoyé de nombreux officiers en Europe (France, Angleterre, Allemagne principalement), on ne change pas les méthodes qui ont fait leurs preuves jadis.

En 1904, le Japon va être la première nation moderne "non-blanche" à vaincre militairement une nation "blanche", en l'occurence la Russie. Il est assez amusant de voir que notre professeur tenait à minimiser l'importance de cette victoire, considérant que la Russie était aux abois à cause de ses difficultés intérieures. C'est quelque chose qu'on avait jamais cru nécessaire de préciser lorsque j'étais au lycée, peut être parce que ce qui comptait le plus dans l'analyse qu'on cherchait à nous présenter c'était la perçeption d'une telle victoire en Occident. C'est quand même à la suite de cette victoire japonaise que la théorie du "péril jaune" est née! 

Mais rapidement, fort de cette puissance militaire, le Japon va commencer à accumuler les erreurs: annexion de la Corée en 1910, annexion de la Mandchourie en 1932, Pearl Harbor en 1941 et entrée dans la seconde guerre mondiale aux côtés de l'Allemagne.  On sent que le prof était extrêmement gêné vis à vis de la Mandchourie, sa voix a commencé à se faire plus basse, son débit moins clair. Du coup je ne suis pas sûre qu'il ait mentionné l'annexion de la Corée, mais il est bien conscient que les japonais ont méchamment déconné vis à vis de leurs voisins asiatiques. D'ailleurs il admire l'Union européenne pour avoir réussi à faire se réconcilier autant d'ennemis, ce qui selon lui serait actuellement parfaitement impossible en Asie (et je ne lui donnerai pas tort). 

On en arrive petit à petit à 1945 et aux bombes nucléaires. Notre professeur considère qu'Hiroshima et Nagasaki ont été purement et simplement des revanches par rapport à Pearl Harbor. Qu'avoir largué 2 bombes tuant probablement quelque chose comme 300 000 personnes, dont essentiellement des civils, est proprement injustifiable même à la lumière des nombreuses erreurs commises par le Japon. Pour lui il y aurait du avoir un "warning shot", j'imagine qu'il entend par là le larguage d'une bombe dans une zone peu habitée ou dans la baie de Tokyo afin d'avoir un effet de dissuasion. D'ailleurs on considère aujourd'hui l'arme atomique comme une arme de dissuasion et non une arme offensive. Je pense que son point de vue est tout à fait défendable, j'ai fais quelques petites recherches sur internet (à défaut d'avoir des bouquins à disposition) et il semblerait qu'effectivement on a vraiment pas cherché à envisager toutes les autres solutions dans le camp américain. 

Quoi qu'il en soit, la Seconde Guerre mondiale a aussi eu pour effet de doter le Japon d'une nouvelle constitution, imposée par les Etats-Unis et modifiant profondément le système de fonctionnement du pays. Jusque là, comme je l'avais souligné, le Japon n'était pas démocratique et n'avait jamais connu quelque forme que ce soit qui se rapprocherait de la démocratie. Avec la constitution de 1946 le droit de citoyenneté devient un droit fondamental. La maison impériale continue à exister mais l'empereur n'est plus qu'un symbole et ne jouit d'aucune influence politique. De même le Japon a du renoncer au mythe selon lequel l'empereur serait une personne divine, descendant d'Amaterasu (la déesse du Soleil, divinité majeure du panthéon shinto).

L'autre changement majeur vient de l'article 9 de la constitution, faisant du Japon un pays pacifique. Le Japon n'a en effet pas le droit de se doter d'une armée ou bien de participer à une opération militaire (même si elle est internationale et sous l'égide de l'ONU). Ainsi on ne reconnaît pas non plus au Japon le droit d'auto-défense de manière explicite. A l'époque, la Corée constituait une menace grandissante pour le Japon compte tenu de l'expansion du commun, violant l'article 9. De plus, le Japon joue sur l' ambiguité de cet article à propos de l'auto défense pour se doter d'une force armée modeste mais sérieuse (ne disposant toutefois d'aucune force de projection, c'est pour ça que c'est bien une force d'auto-défense). Pour assurer sa défense de manière un peu plus solide, un accord officiel assez tardif (1960) a été mis en place entre les Etats-Unis et le Japon, autorisant les américains à implanter des bases militaires sur l'archipel (notamment à Okinawa). Cependant, selon notre professeur, ce n'était qu'une stratégie des américains pour à terme démanteler le pouvoir économique du Japon. En effet, les américains ont pris soin de ne consacrer qu'un minimum de forces à la défense du Japon, lui donnant peu de chance de s'en sortir en cas de guerre entre nations asiatiques.

Ce dernier point était assez confus et me semble un peu gros pour être vraiment crédible, là aussi je ne cracherai pas sur quelques bouquins...  Mais en tout cas ça montre la méfiance qui existe envers les américains au Japon et on ne peut pas dire que c'est totalement injustifié quand on se fie aux faits. A noter que notre professeur a vécu plusieurs années aux Etats-Unis donc je pense qu'on peut éliminer l'hypothèse d'un anti-américanisme primaire.

dimanche 19 octobre 2008

Le sang du Christ.


Il fallait que je me confesse quelque part. Aujourd'hui j'ai un peu trahi ma patrie. Pour ce midi les copains avaient acheté une bouteille de vin (pour faire plaisir à la française quoi). Mais ô déception, nous n'avions absolument pas les instruments adéquats pour l'ouvrir.

J'ai donc assisté, impassible, à une séance d'ouverture de bouteille plus que barbare (auparavant on a bien essayé de trouver un tire bouchon au combini du coin mais n'oublions pas que nous sommes au Japon... y en avait pas!). L'ouverture s'est donc faite à l'aide d'une baguette coréenne, qui ont la particularité d'être en métal (et plus courtes que des baguettes japonaises). Vous vous demandez comment, hein ? Et bah tout simplement en poussant le bouchon à l'intérieur de la bouteille.

Alors ouais, avec la pression ça en a un peu mis de partout mais au moins on a pu l'ouvrir notre bouteille! Et le pire c'est que pour une bouteille à 300 yens elle était très bonne (au moins aussi bonne qu'une bouteille de chez nous au même prix et peut être même meilleure, j'étais assez surprise).

samedi 18 octobre 2008

Evasion tokyoïte II

En ce moment je repère un peu les spots à touristes en vue de la venue de mes parents d'ici février (oui je sais je m'y prends à l'avance, mais autant ne sélectionner que ce qui vaut vraiment le coup).
C'est donc tout naturellement qu'il y a quelques jours, après mon après midi de cours, je suis restée pour quelques stations de plus dans le métro qui devait me ramener "à la maison". Direction: Asakusa.


C'est un des plus gros coins touristiques de Tokyo, il y a un nombre de boutiques assez hallucinant vendant pour la plupart des kokeshi, des éventails, des maneki-neko et autres breloques plus ou moins traditionnelles.



La raison de tout ce remue-ménage c'est tout simplement la présence d'un grand temple bouddhiste: le Sensô-ji.


Le précédent temple que je vous avais présenté était un lieu de culte shintoiste, l'autre religion principale du Japon. D'ailleurs, beaucoup de japonais se disent à la fois shintoïste et bouddhiste, les deux religions pouvant aisément cohabiter. Mais j'aurais sans doute l'occasion d'y revenir un jour.

Quoi qu'il en soit il y avait tellement de touristes que j'ai eu beaucoup de mal à me mettre dans une ambiance un tant soit peu religieuse. Pourtant le temple de Meiji Jingu était lui aussi très touristique, mais la présence d'immenses arbres, les couleurs dominantes beaucoup moins criardes et sans doute l'absence de tout ce commerce touristique créait une ambiance de recueillement qui était palpable et qu'on ne pouvait s'empêcher de ressentir même sans avoir la moindre notion en matière de religion shinto.


Après je n'oserai pas dire que ce que j'avais sous les yeux n'était pas beau. Mais c'était trop clinquant pour réellement me toucher, bien que certains détails soient d'une grande beauté.


Ce que je retiens principalement de ce temple c'est sa pagode à 5 étages, soigneusement mise en valeur par un système d'éclairage qui la sublime réellement (y a qu'à voir la photo). D'ailleurs, fait amusant (ou pas), entre les premières photos que j'ai prises et la dernière (la fameuse pagode, donc) il ne s'est pas écoulé plus d'une heure. Et pourtant, comme vous pouvez le constater il faisait vraiment nuit noire quand j'ai terminé ma petite séance de tourisme... à 17h50.

Go go gadget o Nippon

Je voulais écrire cet article depuis déjà un petit moment. En fait je ne vais pas écrire beaucoup. Non, parce que je pense que les paroles sont inutiles quand les images peuvent être aussi parlantes.

En exclusivité pour vous, chers lecteurs, voici donc mon nouvel ami. Je l'ai honteusement enfermé dans une boîte (qui contient habituellement ma réserve de chocolat) mais sachez qu'en temps normal il gambade librement dans ma chambre. Ce mal était nécessaire pour vous montrer ses super pouvoirs, merci de ne pas déranger inutilement la SPA ou Bardot, ou les deux.



Certains connaissent peut être déjà le deuxième "trucàlacon" que je me suis acheté puisqu'il avait fait l'objet d'un post sur le blog d'un rédacteur. Je m'étais alors jurée que ça serait la première connerie que j'achèterai une fois au Japon. 

Malheureusement je serai contrainte de ne plus utiliser ce gadget une fois de retour en France, il est visiblement atteint d'une phobie étrange. Il semblerait qu'il ne laisse rien de non-japonais le pénétrer (hum). Oui je sais, ça fait beaucoup de mystère et ça ne vous dit pas pour autant ce que c'est. Mais cliquez donc sur la flèche pour lancer la vidéo et laisser ma petite voix vous faire des révélations insoutenables!

mercredi 15 octobre 2008

J'ai vu un Grosminet

Aujourd'hui j'ai loupé le métro qui devait m'ammener à mon premier cours de la semaine. Oui, je sais on est déjà mercredi mais lundi c'était jour férié (Journée du Sport)et hier j'ai honteusement séché puisqu'une overdose de devoirs à la bourre et une insomnie m'ont tenue éveillée jusqu'à 5h du matin (alors que je devais me lever à 6h pour terminer mes devoirs, oui, j'ai dis que j'étais à la bourre).

Enfin bon on s'en fout, parce que finalement c'était très bien que je sois en retard. Ca m'a permis de croiser deux sumotori dans le métro, visiblement bien fatigués, sans doute à cause d'un quelconque décalage horaire ou d'une compétition puisqu'ils revenaient tous les deux de l'aéroport de Narita (les étiquettes qui couvraient leurs valises n'étaient pas discrètes, je ne suis pas flippante au point de m'improviser détective).

C'est le genre de photos que je n'aime pas du tout prendre. J'ai beaucoup de mal à photographier les gens comme si je visitais un zoo. Mais ce coup-ci, après 10 minutes d'intense réflexion, j'ai trouvé la force pour dégainer mon petit Fujifilm préalablement passé en mode silencieux. Le fait d'arriver a mon arrêt de métro a sans doute été décisif, ils étaient là, ils dormaient et moi je pouvais me tirer 30 secondes plus tard emportant mon précieux cliché en courant dans les escalators.


Remarque: non je ne veux pas savoir où sa main se trouve exactement.

Tokyo Game Show

Dimanche dernier je suis allée au TGS avec Gundream (cf. photo qui tue) et Alex. Pour ceux qui ne le savent pas, c'est un des plus gros salons de jeux vidéo du monde. Si ce n'est le plus gros en fait, depuis que l'E3 (Etats-Unis) a été "réformé" et ne vaut plus grand chose.

Les deux premiers jours étaient réservés à la presse et les deux derniers jours (le week end quoi) étaient ouverts au public. Et quand on voit le temps d'attente qu'on peut se farcir avant de poser ses mains sur un pad pour jouer à certains jeux, on comprend pourquoi. Pour ma part j'aurais eu l'occasion de tester Fable II et le controversé Silent Hill Homecoming qui m'ont tous deux laissé une impression plutôt positive malgré quelques défauts qui à mon avis ne suffiront pas à ternir l'experience de jeu.

Mais ce qui fait tout le charme (c'est bien le mot) du TGS ce sont ses booth babes. En gros, de charmantes jeunes femmes légèrement vêtues qui se chargent de distribuer toutes sortes de tracts devant les stands de leur employeurs respectifs. Ou moins poétiquement: des appats bien roulés.



En bref, y avait des jeux, des filles et même des nains enjôleurs avec des chapeaux ridicules. Enfin ça il n'y en avait qu'un. D'ailleurs c'est sûrement à cause de cet accoutrement pour le moins "original" qu'on (oui j'avais le même) nous a demandé notre âge à l'entrée d'une file d'attente pour un jeu interdit aux moins de 18 ans... hum... la honte quand même.

lundi 13 octobre 2008

Balade au bord de la rivière

J'habite à 2mn de la Sumidagawa (rivière Sumida), ça aurait donc été dommage de ne pas en profiter un peu. Depuis quelques semaines maintenant un allemand bien lourd veut absolument faire une balade avec moi au bord de cette rivière, et quelque chose me dit qu'il ne veut pas y faire que ça. Je l'ai donc soigneusement évité ces derniers temps et je n'ai jamais pris le temps d'aller explorer cet endroit toute seule.


Mais ici les métros s'arrêtent à minuit, et quand les douze coups fatidiques ont raisonné dans Tokyo (bon ça se passe pas vraiment comme ça en vrai...) Nico -aka Onigiri- ainsi que moi-même n'avions pas du tout envie d'aller nous coucher. La fameuse balade au bord de la rivière s'est donc imposée d'elle même.

Et ça en valait carrément la peine, entre l'immeuble eventré par un grand trou carré en son centre, le pont qui nous a mené de l'autre côté de la rivière et les multiples buildings qui s'élèvent dans la nuit en se reflètant sur l'eau, les paysages nocturnes urbains que l'on peut trouver autour de chez moi sont assez surpenants de beauté. En plus, on a eu la chance d'avoir une lune presque pleine ce soir là qui ajoutait une petite lumière douce pas desagréable. 

Fait assez surprenant, la rivière n'est équipée d'aucun éclairage public sur ses berges. Mais ça ne nous aura pas empêché de la longer pendant un bon bout de temps avant de nous en éloigner pour essayer de rallier Asakusa à pied (ce qui fut un échec cuisant, à 2h00 du matin on était "perdu" juste à côté de chez moi et on demandait notre chemin à l'employé d'un combini).

Trève de blabla innutile, je vais maintenant laisser les images parler d'elles mêmes.



mercredi 8 octobre 2008

Une histoire de poils

Aujourd'hui je suis allée chez le coiffeur. Ca faisait un moment que mes cheveux étaient en pleine crise d'adolescence, et moi les cheveux qui me disent merde et font ce qu'ils veulent, j'aime pas ça.

J'ai pas osé tester le coiffeur du quartier étant donné que sa clientèle est essentiellement composée de vieux salary men à moitié chauves. Me voilà donc partie pour Shibuya où je pensais que ça allait être facile de trouver un coiffeur branchouille. En fait, j'ai pas mal galéré mais j'ai finalement trouvé "Earth", un salon à la Tony & Guy qui fait payer en fonction de l'experience du coiffeur-styliste qui vous prend en main.

Fait assez étonnant, tous les coiffeurs que j'ai croisé cet après midi étaient des hommes. Je sais pas si c'était une coincidence ou si au Japon c'est vraiment un métier plus masculin qu'en France.

Le déroulement de ma coupe de cheveux était assez classique, si on oublie le fait que j'ai du choisir le parfum de mon shampoing parmis les 25 disponibles, que le massage cranien qui accompagnit mon shampoing avait rien à voir avec ceux qu'on peut vous faire en France, que tous leurs sièges sont électriques et peuvent monter/descendre et s'incliner à volonté et enfin que dans le prix de la coupe est également compris un thé au choix (3 sortes disponibles: vert, oolong, noir) à consommer chaud ou froid et du café/cappuccino en version chaude uniquement.

D'ailleurs le prix est assez ridicule par rapport à ce qui est pratiqué dans notre beau pays du fromag qui pue. 3400 yens pour une coupe et un shampoing, soit moins de 25€ (pour ceux qui trouveraient ça normal, en France pour une coupe femme c'était 40€ avec ma réduc' étudiante). Et j'ai pris le plus experimenté, donc j'ai payé plein tarif (il fallait au moins ça pour mes cheveux d'occidentale, d'ailleurs mes cheveux super fins ont bien fait rire mon coiffeur).

Voilà donc la Koko version 2.0:





Je peux donc toujours me faire des couettes, les fans peuvent se rassurer. Les membres du clan des cheveux longs peuvent également éponger cette goutte de sueur qui perle sur leur front, j'ai toujours les cheveux relativement longs. Et je lèche des ipod aussi. C'était ma deuxième petite "folie" du jour (en acheter un, pas le lécher).

dimanche 5 octobre 2008

Keio Beach

Mon université a trop la classe, enfin son campus de Mita, et je dois également admettre que ça dépend de quel côté on la regarde!(cf. fin de l'article).

Mais vous avouerez que notre cour intérieure est pas mal dans le genre accueillante. Et elle est classe aussi! Constatez de vos propres yeux, on a même des palmiers! Et des japonaises, mais ça c'est normal.

En revanche, ça donne pas forcément très envie de se mettre au travail. Ca tombe bien, l'université au Japon c'est la méchante glande, même dans celles qui sont très réputées. Le calme avant la tempête en quelque sorte, parce que la vie d'un salary man n'a rien d'extrêmement enthousiasmant. On pourrait égalment le voir comme une sorte de récompense, parce que le lycée aussi a un petit goût d'enfer.

Le principe du système éducatif japonais c'est donc (en caricaturant évidemment) de bosser comme un fou pour entrer dans une université réputée où on va glander comme pas possible pendant 4 ans avant d'être diplomé et de goûter à nouveau à l'enfer du surmenage. Surmenage auquel s'ajoutera d'ailleurs les joies des sorties obigatoires entre collègues après le boulot, ou comment se torcher la gueule de façon pas jolie jolie dans un karaoke avant de rentrer chez soi avec le dernier métro en priant pour avoir cuvé le lendemain et être réellement frais au boulot. 



La prochaine fois je vous monterai le bâtiment gothique en briques rouges qui fait office d'entrée secondaire (et oui, le mythe s'éffondre, on l'utilise pas vraiment, elle fait essentiellement joli sur l'avenue qui borde ce côté de l'université), ainsi que notre entrée principale qui vous propulsera immédiatement dans une ambiance URSS avec son béton brut et ses volumes staliniens (et qui ne fait absolument pas joli, elle, mais elle est planquée donc on s'en fout).

samedi 4 octobre 2008

Evasion tokyoïte

Aujourd'hui j'ai passé un après midi super sympa et enrichissant, en bonne commpagnie en plus! Je vous situe un peu le contexte: Shibuya, ses magasins hype, un parc, un temple shinto.

C'est ça que j'aime à Tokyo. On prend une petite ruelle parallèle à un grand axe et hop, nous voilà transporté ailleurs, loin du brouhaha de la ville. En plus la ruelle n'a rien de glauque puisqu'elle est bordée de maisons qui font tout au plus 2 étages. Et pourtant on est bien en pleine ville, dans un des quartiers qui bouge le plus. Cependant, on pourrait presque définitivement l'oublier quand on entre dans cet immense parc, dont les arbres sont probablement centenaires pour la plupart. Au milieu de ce parc, une pile de barils de sake soigneusement décorés, en face, des futs de chêne contenant du vin français (qui n'apprécie à mon avis ni les étés à 35°C, ni les hivers à 5°C, mais bon). Un peu plus loin, une immense porte léchée par les arbres du parc Yoyogi dont le vert ressort intensément sous la lumière du soleil couchant.Puis, au bout du chemin, le sanctuaire shinto de Meiji Jingu.





Avant d'entrer dans le sanctuaire à proprement parler il faut commencer par se purifier. Une sorte de fontaine est à la disposition des visiteurs. L'usage veut qu'on prenne une sorte de louche en bambou, qu'on la remplisse d'eau puis qu'on la verse sur sa main gauche, on fait de même pour la main droite. Ensuite on prend de l'eau qui coule de la fontaine, toujours à l'aide du même ustensile, puis on se rince la bouche (et on fait pas son gros porc en recrachant l'eau dans la fontaine).


Une fois entré dans la cour du temple, on peut choisir d'écrire un voeu sur une tablette en bois dans l'espoir que celui-ci se réalise. Pour cela, on doit accrocher sa tablette sur un grand panneau de bois où sont disposées d'autres voeux de manière similaire. Petite anecdote au passage, ici on tutoie les esprits, ce qui peut surprendre un peu de prime abord.


A l'intérieur du temple nous est offert la possibilité de prier, après avoir fait une offrande dont vous fixez vous même le montant aux kamis. Yoshimasa me disait que 5 yens c'est bien car le 5 est un bon chiffre, contrairement au chiffre 4. En effet, quatre peut se dire de deux manières: soit yon (le plus utilisé), soit shi (nettement moins courant). Or shi veut également dire mort en japonais, du coup évitez d'offrir 4 chocolats ou toute chose allant par 4 à un japonais sans quoi il ferait sans doute une drôle de tête.

En arrière plan vous pouvez voir un gros taiko (tambour japonais) sur lequel quelqu'un était en train de frapper, sans doute pour signifier que le temple fermait.

Viens enfin le moment de quitter le sanctuaire, mais ce n'est pas tout à fait terminé. Car à l'entrée/sortie du temple se trouve des échoppes vendant toute sortes de choses et notamment des amulettes contre le mauvais sort (j'en ai acheté une qui doit me porter chance, on peut aussi en acheter qui protègent lors des voyages, etc...), les fameuses tablettes de bois destinées à recueillir votre voeu mais aussi les non moins célèbres omikuji, une petite bande de papier que vous tirez au sort et qui doit vous informer de la nature de votre avenir (il existe différents degrés de bonne et de mauvaise fortune).



Une petite procession que nous avons croisé à la sortie du temple. Malheureusement,  aucune information à propos du pourquoi du comment.

La phrase du jour: une histoire de taille ?

Je pense que personne ici ignore ce que l'on raconte sur la taille du sexe des mâles asiatiques en général, et, celle des japonais en particulier.


Alors je sais pas si une de nos prof de jap a voulu nous faire passer un message jeudi dernier ou si c'est son inconscient qui a parlé (après tout on conditionne peut être les femmes asiatique à intégrer et à accepter cette dure réalité dès leur plus jeune âge). En tout cas, j'ai eu énormément de mal à garder mon sérieux quand elle nous a dit la phrase qui suit avec un naturel déconcertant.

Q: Est-ce que tu manges de grosses bananes ?

R: Non, je ne mange pas de grosses bananes. Je mange des petites bananes. 

Elle a même poussé le vice jusqu'à nous faire répéter cette phrase, tous en choeur, plusieurs fois.

vendredi 3 octobre 2008

Home sweet home II

Cette semaine je n'ai pas beaucoup posté sur mon blog. Il faut dire que j'avais d'autres chats à fouetter et qu'aucune aventure passionnante ne m'est arrivée. Je suis pas mal sortie, j'ai pas mal bossé aussi. Une petite vie assez pépère et routinière à plus de 10000 km de la maison en quelque sorte.


Ah si, je me suis fait offrir une bouteille d'eau par une japonaise qui devait taper dans les 80 ans (cheveux entièrement blancs, c'est la première fois que je voyais une japonaise comme ça). J'avais un mal de chien à mon genou et en sortant de mon métro je suis allée me poser par terre dans un coin de la gare afin de maudire à peu près tout ce qui me passait par la tête en versant une petite larme. Comme quoi les japonais sont pas si insensibles qu'on peut le dire/croire. Bien sûr cet exemple n'est pas forcément généralisable, mais j'ai de plus en plus l'impression que la majorité des japonais reçoivent une éducation cultivant une peur panique de déranger. Du coup, à moins d'être sûr qu'ils peuvent intervenir sans risque, ils ne le font pas. En l'occurrence, l'eau ne m'a pas été d'un grand secours mais le geste m'a vraiment touchée.


Enfin bref, fermons la parenthèse (qui est plus longue que le texte que je voulais écrire originalement, mais grâce à cette parenthèse là ça ne sera peut être plus le cas, qui sait). Si cette semaine j'ai délaissé mes lecteurs c'était pour une toute autre raison. J'ai en effet passé à peu près tout mon temps libre à aménager ma chambre de façon un peu plus personnelle. Je suis donc passée d'une chambre en carton (quasiment au sens propre) à un petit espace beaucoup plus chaleureux. D'autant plus que j'ai reçu ma cargaison de victuailles bien françaises et que je peux désormais déguster de la crème de marrons en étant confortablement emmitouflée dans ma couette (la température est nettement descendue ces derniers jours et la nuit on sent bien la différence).

Voyez un peu l'évolution:

Avant


Après



En fait ce qui m'a coûté le plus cher c'est la couette, près de 40€, je sais pas pourquoi tout ce qui concerne la literie de près ou de loin coûte aussi cher (un oreiller potable il faut compter 30-50€). Mais tout le reste valait quasiment rien, la "déco" vient d'un 100 yens shop (vaisselle, plateaux en bambou, rangements pour le bureau,bougies, napperons, coupelles...). Dans ces magasins tout coûte 100 yens, soit grosso modo 70cts. Le poster a été acheté à Nakano avec Gundream, mardi dernier. Et à peu près tout le reste au magasin Loft qui se trouve à Shibuya et dont j'avais rapidement parlé il y a quelques temps (6€ pour le meuble marron, une méchante affaire).

Nos amis les bêtes.

Voilà le genre de compagnons que l'on peut trouver au Japon. Pour donner un ordre de grandeur, la bestiole faisait environ 5cm. C'est loin d'être très gros par rapport à d'autres specimens que j'ai eu la chance de ne pas rencontrer pour le moment. Et vous devinez la meilleure ? Non ?Et bah en plus d'être étonnamment gros et de courir super vite, les cafards japonais... VOLENT. La nature les a gracieusement dotés d'une paire d'ailes dont ils n'hésiteront pas à se servir s'ils sentent qu'un humain a une attitude quelque peu hostile à leur égard. Autant dire que les cafards aux yeux bridés je les préfère nettement comme ça.


La rencontre a eu lieu au pied de l'ascenseur qui devait m'emmener avec un ami dans un petit bar punk-rock de Shibuya (qu'on a finalement très vite déserté étant donné les prix mhhh... prohibitifs, du genre 7€ la bière, ce qui s'apparente ici à du vol). Petite précision au passage, il est tout à fait normal de prendre un ascenseur pour aller dans un bar, ici de nombreux magasins et izakaya se trouvent en étage. La liste des "endroits où on peut cracher un peu de fric" se trouvant généralement au pied des immeubles ou sont indiqués par de grandes enseignes lumineuses sur l'immeuble lui même, avec l'étage de précisé. En revanche, on doit souvent se contenter du nom de l'endroit sans savoir ce qui s'y trouve vraiment. Ca peut réserver des surprises plutôt mauvaises, tout comme d'excellentes.


Pour revenir à nos moutons, je vais également vous parler brièvement des araignées nippones. Qu'est ce qu'elles ont de spécial ? Dans certaines régions il s'agit également de leur taille  (la photo d'une araignée qui était plus large qu'une canette de Coca prise dans ce qui aurait du être mon dortoir à Kyôtô reste gravée dans ma mémoire). Mais dans ma chambre il s'agit surtout de leur agilité. Les araignées que je croise par-ci par-là dans mon lieu de vie seraient en mesure de faire de l'ombre à leur copain cafard en terme de rapidité. Mais en plus de cette vélocité extrême, elles sautent, mais vraiment super loin. Si un concours de saut en longueur avait lieu les araignées japonaises exploseraient littéralement nos petites araignées françaises. De quoi avoir énormément d'empathie pour les perdants.