dimanche 28 décembre 2008

La viande des pauvres


Autre bon plan culinaire quand on est fauché mais qu'on crève d'envie de manger un peu de viande: les mini saucisses fumées. Vous pouvez en trouver un peu de partout, j'achète les miennes chez mon marchand de légumes, c'est pour dire!

Ce qui est extrêmement pratique c'est qu'elles se conservent longtemps. La durée de conservation des aliments est quelque chose qui me pose pas mal de problèmes depuis que je suis au Japon, même le pain de mie n'excède jamais 5-6 jours.  Et ce n'est pas juste qu'ils prennent de la marge, le Japon c'est le paradis des moisissures. Du coup, même si vous oubliez la date limite ou voulez passer outre de quelques jours, la moisissure, elle, ne vous oubliera pas! C'est pas systématique non plus, mais avec mon pain de mie par exemple, oui! 

Bref, les mini saucisses japonaises (non, toujours rien de sexuel, désolée)... leur délai de conservation est d'environ 20 jours, c'est donc la fête! Mais heureusement, parce qu'elles sont vendues par paquet de 10. Et le rapport quantité/prix est plus que bon: 250 yens le paquet (un peu moins de 2€ au change d'aujourd'hui). Double ration de fête! 

Ca peut paraître normal voire même cher vu de France, mais dites vous bien qu'ici la bouffe coûte cher. Alors que paradoxalement tout ce qui est pas vraiment essentiel (loisirs, restaurants, bars) est ultra abordable par rapport à la France. Pour vous donner un élément de comparaison, le paquet de Kit Kat mini (donc avec une dizaine de couples de biscuits dedans) coûte le même prix. 

Enfin voilà, c'était le petit truc de Tata Korari. Parce que mine de rien, se faire sa popotte à la maison c'est quand même agréable! Le curry, les gyudon, et tous leurs potes qu'on sert dans les chaines de resto pas cher, au bout de 3/4 mois on commence à en avoir un peu marre! Ah tiens oui, ça fait déjà 4 mois que je suis ici... ça passe foutrement trop vite tout ça.

Idée recette: Avocat-Thon


Et si pour changer je donnais 2/3 recettes bien de chez nous que l'on peut facilement réaliser au Japon ? Et le tout sans y laisser un rein, promis.

Manger à l'occidentale c'est toujours possible, mais ça a généralement un prix. Seulement, avec quelques investissements dans des ingrédients comme une bouteille d'huile d'olive (donc qui durent longtemps) on peut parfois se débrouiller plutôt pas mal. Mon inspiration du jour c'était de l'Avocat au Thon.

Assez logiquement, le thon en boîte est un produit banal à crever au Japon. Forcément, on est dans un pays qui consomme quand même énormément de poisson. Quant à l'avocat, là ça dépendra de votre chance. On en trouve vraiment à tous les prix, le mien m'avait coûté 70 yens (donc vraiment pas grand chose). Je ne suis pas sûre que ce soit toujours le cas, mais l'avocat que j'avais acheté était très très mûr (ça aurait fait des merveilles avec du guacamole, tiens, encore un truc super facile à faire par ici). Et c'est justement parce qu'après avoir ôté le noyau son contenu était déjà quasiment en purée que m'est venu l'idée de faire cette petite recette. 

C'est vraiment pas compliqué. Il suffit donc d'un avocat bien mûr, d'une petite boîte de thon au naturel, d'un peu d'huile d'olive (je dirais une grosse cuillère à soupe), une grosse cuillère à café de moutarde, du sel et du poivre. Si vous pouvez trouver du vinaigre balsamique je pense que ça peut très bien se marier avec tout ça et relever un peu le goût (mais c'est pas forcément  facile).

Et... action! Vous émiettez bien le thon, s'il ne l'est pas déjà. Vous réduisez l'avocat en purée à l'aide d'une fourchette. Et vous mélangez tout ça. L'aspect n'est pas sexy du tout, une des solutions si jamais vous n'êtes pas seul ou si ça vous dérange particulièrement c'est de remettre tout ça dans la peau de l'avocat. Ou au pire, dans un verre. 

Voilà, y a plus qu'à manger! Si vous avez quelques crackers je pense que ça peut être bien sympa pour accompagner tout ça!

samedi 27 décembre 2008

Kit Kat Experience 4: Caramel Pudding

Il y a déjà quelques temps Nicolai avait acheté des Kit Kat Mini goût "Caramel Pudding" (donc flan).

Je vais rester brève puisque cette experience date déjà un peu. En gros tout ce qu'il y a à retenir c'est que ça n'était pas trop mauvais. On se laisse même assez aisément retenter par un deuxième.

Par contre côté goût, comme toujours ça n'est pas vraiment fidèle à ce que c'est censé être. D'après mes souvenirs on sentait surtout le caramel, mais le biscuit était beaucoup plus sucré que la moyenne. C'est sans doute ce qui était censé imiter le côté "flan". C'est vite écoeurant mais tout à fait consommable et au début on apprécie bien!

Kit Kat experience 3: Ajiwai Ichigo

Pour contrer le goût sur-immonde de son confrère au shiruko, j'ai décidé de sacrifier l'un de mes Kit Kat goût Ajiwai Ichigo. Ichigo, c'est pas compliqué, ça veut dire fraise. Enfin je suppose que le kanji sur la boîte voulait bien dire "ichigo" et donc fraise. Parce qu'en fait, je ne le connais pas. Mais y a quand même des fraises de partout sur la boîte donc j'imagine que ça a un minimum de rapport avec ce qu'elle contient.

D'ailleurs, les gâteaux sont roses, "maiqueucétromignon". Cette fois-ci ce n'est donc pas que le biscuit qui est aromatisé mais également le chocolat. On part d'une base de chocolat blanc, mélangé avec de l'arome fraise, apparemment. C'est pas super mais vu l'horreur qui précédait mes papilles sont quand même super contentes d'avoir un goût acceptable qui viennent se frotter à elles.

Bon, c'est pas tout, mais ça veut dire quoi ajiwai, hein ? Parce que le Kit Kat en lui même est plutôt crémeux et on décèle bien le goût chimique de la fraise. Mais si ce mot est là c'est qu'il doit y avoir autre chose quand même, non ? Et bien non! Parce que ajiwai ça veut tout bêtement dire saveur. Et donc finalement, on le sent bien, puisque le goût de la fraise, comme je le souligne précédemment, n'a pas un goût de fraise mais un goût que l'on peut vaguement apparenter à celui d'une fraise (surtout que la boîte nous incite légèrement à faire l'association, quand même). Sans avoir bac +5 on pouvait donc se douter qu'on nous avait pas collé de vraies fraises là dedans mais que le but était tout de même d'en reproduire le goût, du moins suffisamment pour qu'on puisse appeller ça des "Kit Kat à la fraise".

Rien de bizarre, ni même de douteux pour cette fois (je vois les quelques sadiques du fond qui sont déçus). Juste une interprétation assez libre de ce que goûte une fraise (pour parler québécois). Vous pouvez donc y aller sans crainte, au pire vous n'aimerez pas, mais il n'y a vraiment pas de quoi vomir. Alors que pour l'essai précédent, il m'a quand même fallu un cassoulet pour que le goût passe! 

Kit Kat experience 2: version Shiruko

La boîte était jolie, mais on se disait déjà qu'il y avait un piège. Quand on ouvre le paquet, on a la certitude qu'il y a un piège. Parce que l'odeur de ce truc est franchement pas bandante, et même tout le contraire. Ca pique furieusement les narines.

Tout me disait de ne pas y aller, mais téméraire comme je suis, j'y suis allée quand même. J'aurais pas du. C'est immonde, absolument immonde. D'ailleurs si je n'étais pas allée regarder sur internet ce que pouvait bien être de l'Oshiruko (suivi d'un kanji dont je ne connais pas la signification et dont je ne VEUX PAS connaître la signification) j'aurais jamais su quel était l'arôme de cette chose.

De l'Oshiruko, ou encore shiruko si on vire le "o" honorifique, c'est tout simplement de la soupe de haricots rouges. En temps normal j'adore les haricots rouges, je peux bouffer des petits biscuits qui en contiennent à longueur de journée. Ca a sensiblement le même goût que de la crème de marrons, qui représente pour moi le summum de la gourmandise.

Mais alors dans cette saloperie je sais vraiment pas où se trouve ce goût si doux que j'affectionne. Si on m'avait dit que cette chose était du natto, je l'aurais cru. Et dire que l'article de Wikipédia (en anglais, désolée pour les non-anglophones) mentionne que c'est ultra sucré. Manifestement ils ont du zapper quelque chose en créant ces Kit Kat du diable.

Encore une histoire de pomme

Mon colocataire coréen n'est plus à une originalité près. La dernière fois il me demandait mon groupe sanguin, pas au cas où un avion s'écrase dans ma chambre et nécessite qu'on me fasse en urgence une transfusion sanguine, non.

En fait, une croyance un peu débile gangrène l'Asie, le groupe sanguin influençerait le caractère des gens. Et de fait, en connaissant le groupe sanguin de quelqu'un on peut déterminer notre compatibilité en tant que couple. Taré!

Mais ce coup-ci je commence vraiment à me poser des questions sur la santé mentale de cet homme. Voyez-vous, je viens de le voir manger une pomme... après qu'il ait ajouté du dentifrice dessus. J'ai beau retourner la chose dans tous les sens, interroger internet avec toutes les combinaisons de mots-clefs qui me viennent à l'esprit, je reste dans la plus totale incompréhension.

Si quelqu'un a une hypothèse, qu'il parle.

Petites choses qui font plaisir aux yeux.

Je n'ai pas eu l'occasion d'aller en dehors de Tokyo pour l'instant, mais je dois avouer que je suis pas sûre de louper tant de choses que ça. Parce que mon petit quartier qui paye pas de mine sur le papier, il m'a quand même donné l'occasion de voir énormément de choses que je suis vraiment heureuse d'avoir pu admirer. De toute façon les temples des grands lieux touristiques et autres volcans ne bougeront pas! Et ils n'ont qu'à bien se tenir! Mouahaha.
 

Sinon, rien de clinquant, toutes ces petites choses sont ici parfaitement intégrées à la vie de tous les jours. A commencer par les autels shinto qu'on peut trouver un peu partout. Sorte de mini-temples, allant de petit à totalement minuscules.

Le premier (en tête de cet article) se trouve dans une petite rue à côté de Ningyocho. On s'y était plus ou moins perdu avec JF quand on cherchait un restaurant. Le second est un peu plus grand, la photo lui rend pas honneur, et se trouve sur le trajet que je prends tous les matins pour aller au métro. Il y en a encore un, tout blanc, juste devant mon supermarché. Et j'ai eu l'occasion d'en repérer quelques uns en me perdant dans le quartier (oui, je me perds souvent, mais c'est plutôt agréable dans ce coin là).



Mais il y a aussi le fait que par ici la vie s'anime régulièrement à l'approche d'une fête ou d'une autre. En novembre c'était les allées et venues des familles japonaises au temple shinto de Suitengu-mae (qui est dédié à l'enfant) à l'occasion du Shichi Go San ( littéralement 3, 5, 7).

Le Shichi Go San est une fête qui a lieu le 15 novembre. Ces 3 chiffres sont porte bonheur (et d'ailleurs 3 + 5 + 7 = 15). Mais bon ça nous avance pas beaucoup tout ça. En fait, cette journée concerne les enfants qui ont soit 3 ans, soit 5 ans pour les garçons, soit 7 ans pour les filles. On peut supposer que ces trois âges ont aussi été choisi parce qu'ils marquent un pas de plus vers la survie, la mortalité infantile étant un problème qui ne manquait pas de concerner l'Ancien Japon.

A 3 ans on va arrêter de raser la tête des enfants (et on les autorise donc à avoir les cheveux longs), ce que l'on marque par une célébration appelée Kamioki. Evidemment, aujourd'hui cette tradition s'est perdue, mais pas la fête qui va avec!
A 5 ans, les garçons vont pouvoir porter un hakama, un habit traditionnel, au cours d'une cérémonie appelée Hakamagi. Et à 7 ans, les petites filles vont pouvoir nouer leur kimono avec un obi, au lieu d'une simple cordelette, très originalement, la cérémonie qui accompagne tout ça s'appelle le Obi-toki (toki voulant dire temps).

Aujourd'hui la tradition qui demeure c'est surtout celle d'emmener ses enfants au temple afin de prier pour eux et leur santé. Et le soir venu on fait un grand repas avec la famille et, évidemment, les enfants.

On m'avait parlé avec passion de la fierté des parents et surtout des grands-parents qui accompagnaient les petits au temple, je n'ai malheureusement pas eu le loisir d'observer de telles scènes puisque j'ai compris ce qui se passait qu'a posteriori. Je me disais que j'aurais bien le temps d'observer tout ça plus tard. Erreur fatale résultant de mon ignorance, alors, de la vitesse à laquelle toute sorte de petites coutumes se succédent au cours de l'année.

Heureusement, il n'en est pas de même pour les paysages, eux on sait d'avance qu'ils ne se laisseront pas observer tels quels toute l'année!

A Keio, sur  le parking où certains étudiants garent leur  voiture de sport. Là quasiment toutes les feuilles étaient tombées, mais les jours précédents les arbres (des ginko) étaient encore totalement couverts de leurs feuilles couleur or.


En ce moment, les rues de mon quartier sont en ébullition à cause de la préparation du nouvel an japonais, qui revêt un aspect majeur par ici. Cette année sera celle de la vache selon l'astrologie chinoise, si j'en crois les multiples cartes de voeux ornées de cet animal que j'ai pu croiser depuis quelques semaines. La tradition veut d'ailleurs qu'on écrive à toutes ses connaissances des cartes de voeux, qui comportent également un numéro de loterie. Il n'est pas rare qu'un japonais écrive des centaines de cartes (qui coûtent une cinquantaine de yens au minimum chacune, la note peut vite grimper).

En tout cas, dans ma rue je vois un peu partout des stands où l'on construit des Kadomatsu, les kagami mochi (gâteaux de riz, vendus par piles de 3 avec une petite décoration au sommet) fleurissent sur les étales et de grandes braderies d'objet traditionnels sont organisées. Je vais d'ailleurs y faire un tour demain!



Evolutions

Mine de rien ça fait un petit moment que j'ai pas montré à quoi ressemblait ma piaule! J'ai fais en sorte que ça évolue pas mal et je commence à vraiment me sentir chez moi.







Je déclare le combo "marron + blanc + couleurs chaudes" gagnant.

Mon Noël au Japon.

Cette année le moins qu'on puisse dire c'est que mon Noël n'aura pas été conventionnelle. Tout a commencé le 20 décembre avec une Christmas Party organisée par KOSMIC (l'association de Keio qui s'occupe d'aider les étudiants internationaux). On a eu droit à quelques cadeaux (dont des bonbons!) gagnés au cours de jeux (ou pas), un repas plutôt sympa et des boissons à volonté (alcoolisées évidemment!).


Puis on a poursuivi le mouvement le 22 décembre chez Emeline, où j'ai eu l'occasion de rencontrer Spiderman (qui est en fait son frère, mais chut, faut pas griller sa couverture).

Et pour terminer, le 24, rendez-vous était pris dans la guesthouse de Nadia, à Nishi-Nippori. Au menu, sushis, makis, tequila et plein de bonne humeur (et là mes photos sont toutes pourries parce que le capteur de mon appareil photo est mort).






Mais je vois la question poindre sur vos lèvres (ou presque): "comment c'est censé se passer un Noël au Japon quand on est japonais, au juste ?". En fait c'est assez simple. Puisque évidemment il y a très peu de chrétiens au Japon, Noël n'a pas du tout le même sens que chez nous. Enfin c'est pas ça qui a arrêté les nippons, parce que commercialement Noël c'est une bonne affaire, puis s'offrir des cadeaux et mettre des trucs qui brillent dans les rues c'est sympa! D'ailleurs, Noël est l'occasion d'innombables illuminations dans la ville, ce que je n'ai pas pu constater de mes propres yeux, étant bien trop occupée à boire avec les potes!

Bref, le jour de Noël on reste en famille et on offre des cadeaux aux petits si on en a. Ou, si on est en couple, on va avec sa moitié dans un bon resto avant d'aller faire des choses dont je ne peux pas décemment parler sur ce blog. Et si on a rien de tout ça, on peut au choix: ne rien faire, regarder la tv nippone (toujours aussi pââââssionnante!) ou aller se balader dans le ville qui brille de mille feux.

En tout cas c'est une fête qui est très appréciée des japonais si j'en crois tout le mal qu'ils se donnentpour décorer les devantures de magasins, d'hôtels, etc... Parce qu'à côté d'eux on fait quand même globalement bien pitié en France.






Cette année, mon sapin à moi ça été la poste de Nihombashi, que j'ai accessoirement bien galéré à trouver. Effectivement, on m'avait dit de trouver un pont. Je cherchais donc naïvement une rivière. Et il y en a bien une de rivière, mais on aurait mieux fait de me dire de chercher la rivière qui passe SOUS l'autoroute. Admirez vous même.




jeudi 25 décembre 2008

Vie de famille

Les japonais n'ont pas vraiment la même notion de ce qu'est la famille ou le couple qu'en occident. C'est d'ailleurs ce qui explique en partie le taux de divorce, qui bien que grandissant, reste très faible par rapport à ce que l'on peut connaître à Paris (où il dépasse amplement les 50%).

Dans mon fameux cours "Japanese Business and Society", on nous a expliqué que lorsqu'un couple a des enfants, la relation qu'il entretient va muter et se focaliser sur le rôle de parent. Schématiquement, l'épouse devient mère avant tout, le mari devient père avant tout. Ca implique donc que le couple passe au second plan, voire que de notre point de vue d'occidentaux on a même bien du mal à déterminer en quoi il existe encore. La mère va donc entretenir une relation extrêmement étroite avec ses enfants, l'accomplissement de son devoir de mère, c'est à dire l'éducation de sa progéniture, devenant le moteur de son épanouissement (ou pas, mais là ça devient pas cool). De son côté, le père se retrouve mis à l'écart, il doit essentiellement travailler pour rapporter de l'argent au foyer, son week end est consacré à ses enfants. Pas étonnant que les japonais comptent parmis les personnes qui ont le moins de relations sexuelles par an (les français étant toujours dans le top à ce niveau là). Et de nombreux hommes choisissent ainsi de prendre des maîtresses, sans nécessairement le cacher à leur femme puisque c'est parfois un accord au sein du couple.

Et on sent encore plus cette focalisation sur l'enfant et cette dissolution du couple au profit du rôle de parent quand on entend quelques anecdotes. Par exemple il est tout à fait normal qu'un enfant dorme dans le lit de ses parents jusqu'à un âge assez avancé (5/6 ans). Impensable chez nous, et c'est à mon avis pour le mieux. Pour moi ce genre de système ne fait qu'entretenir le complexe oedipien et c'est carrément malsain, sans compter que je vois mal comment tuer son couple peut être synonyme d'épanouissement. Je ne sais pas si on peut voir le rapport à la nudité comme étant également un signe de cette mentalité très particulière. Dans le sens où chez nous, on ne se montre que rarement nu devant ses enfants, la nudité étant donc réservée à l'intime et au cadre du couple. Au Japon les mères prennent leur bain avec leurs enfants jusqu'à ce qu'ils aient 10 ans voire parfois plus.

Peut-être que je fais de l'ethnocentrisme pur, mais c'est véritablement une conception des choses qui me choque et que je vois comme allant à l'encontre du bon développement de l'enfant comme de l'épanouissement des parents. Comment peut-on arriver à couper le cordon en étant élevé dans ces conditions ? Je veux bien que l'indépendance soit pas vue comme une qualité ou un bien à atteindre au Japon, mais j'imagine pas comment on peut atteindre un but à la fois aussi simple et compliqué que celui d'être heureux sans apprendre à vivre de façon indépendante, à satisfaire ses propres besoins. D'ailleurs, on a réalisé un petit sondage en classe. Sur l'ensemble des élèves japonais (une quinzaine de personnes entre 18 et 23 ans) il n'y en avait que deux qui ne vivaient plus chez ses parents et c'était parce qu'ils n'avaient pas le choix, les autres profiaient de l'argent ainsi économisé pour s'acheter des produits de luxe avec leur salaire (vêtements, jeux vidéos, haute technologie, etc...). Car effectivement, tous les étudiants travaillent à côté de leurs étues, mais ce n'est absolument pas par nécessité dans la plupart des cas. Sur l'ensemble des étudiants internationaux (à peu près autant de personnes dans la même tranche d'âge) seulement trois vivaient encore chez leurs parents dans leur pays d'origine. Et aucun de ceux qui ne vivaient plus chez leurs parents aurait préféré que ce soit encore le cas afin de réaliser des économies. Après ça on ne me fera pas dire que les japonais n'ont pas de mal à couper le cordon.

Et ce qui m'a également bien étonné, c'est que notre professeur était persuadé que le fait que les occidentaux soient davantage indépendants de leurs parents est un obstacle à la solidarité intergénérationnelle. Comme si dans les jours de vieillesse de nos parents on allait les laisser tomber. Sincèrement, à part dans quelques cas isolés où les enfants auraient les moyens d'aider leurs parents mais ne le font pas par égoisme, je ne suis vraiment pas persuadée que sa théorie ait le moindre fondement.

"Korari-sensei"

Le bon plan pour se faire un peu de maille quand on est au Japon c'est de donner des cours de langue. Le français est une langue extrêmement populaire dans l'archipel nippon, et tout spécialement à Tokyo. Je remercie chaleureusement les clichés sur la France dans lesquels les japonais se complaisent à foison, sans quoi je suis vraiment pas certaine que j'aurais trouvé un petit boulot me permettant d'arrondir mes fins de mois.

La bonne bouffe, les cabarets, l'opéra, les musées, bref, tout ce qui renvoie à une idée de raffinement à la française c'est extrêmement vendeur au pays du Soleil Levant. Je trouve d'ailleurs cela marrant que ces aspects de notre culture, qui marquent finalement assez peu la vie d'un français moyen, aient un pouvoir d'attraction aussi fort auprès de populations immergées dans une culture au moins aussi riche, voire plus, surtout qu'ici une bonne partie rythme réellement leur vie quotidienne. Alors que quand on voit ces jeunes japonaises rêver d'une France version Versailles, du point de vue d'un français qui connaît la réalité des choses, ça fait doucement rire.

Enfin bon, tout ça ne nous dit pas comment on devient professeur de langue au Japon. Première chose, pas besoin de diplôme prouvant qu'on a la moindre capacité à enseigner. Deuxième chose, il existe des sites spécialisés dans la recherche d'élèves/enseignants. Le principal site pour ce genre d'annonce c'est FindStudent.net, entièrement en anglais pour plus de facilité pour nous pauvres gaijins. Ce site est en relation directe avec un autre s'appelant NativeSensei, tout en japonais. Les annonces postées sur FindStudent sont traduites en japonais et apparaissent sur NativeSensei où elles sont consultées par les japonais aspirant à devenir élèves.

Le choix de langues est de fait très vaste. Et côté élèves, c'est aussi très hétéroclite. On va trouver à peu près autant de garçons que de filles d'après ce que je sais (alors que du côté enseignant il y a surtout des filles), des lycéens, des étudiants, des employés. Certains étudient la langue pour leur propre plaisir, d'autres dans un but professionnel. C'est à chaque fois autant de critères à prendre en compte pour réaliser ses cours. Car on ne va pas enseigner à quelqu'un qui veut simplement découvrir un peu la langue française dans un but ludique comme à quelqu'un qui en a régulièrement besoin dans son travail.

Personnellement j'ai de la chance, j'ai pour élève un employé de 45 ans dans une grosse compagnie pharmaceutique japonaise, qui apprend diverses langues par passion et qui a un niveau intellectuel très élevé (il a fait Todai, la meilleure université du Japon, à côté Sciences Po fait un peu pitié). Son niveau n'est pas extraordinaire mais il comprend relativement bien ce que je dis, j'ai vraiment pas à me plaindre de ce point de vue. Son objectif est d'améliorer son niveau en conversation, on travaille donc en faisant de la conversation libre ainsi que sur des articles qu'il choisit et prépare pour chaque séance (quand on arrive en fin de séance on a généralement plus grand chose à se raconter).

Auparavant il était élève chez Nova, une énorme entreprise qui employait des milliers d'enseignants mais a fini par faire faillite l'an dernier à l'issue d'un énorme scandale. Le patron s'est notamment tiré avec la caisse et plusieurs mois de salaires n'ont pas été payés aux enseignants employés par cette entreprise. Un joli fiasco en règle. Aujourd'hui il n'existe apparamment plus vraiment de structure pour l'enseignement des langues donc chacun se démerde de son côté, avec les inconvénients que ça comporte pour les élèves qui ne peuvent avoir aucune certitude sur la qualité (d'où l'importance d'être le plus rassurant et alléchant possible dans son annonce).

L'inconvénient d'absence de structure pour les enseignants c'est qu'il est à priori plus difficile qu'avant de trouver des élèves. Et côté sécurité on a encore moins de couverture, d'où l'importance d'être vraiment prudent. La règle de base c'est de ne jamais accepter de donner des cours à domicile à moins de vraiment bien connaître ses élèves ou leur famille, ou encore que l'élève soit de même sexe, la première rencontre devant systématiquement se dérouler dans un lieu public. Il est d'ailleurs tout à fait courant de donner des cours dans des cafés, c'est moi-même ce que je fais. Il faut également bien penser à calculer le coût du trajet, qui peut très rapidement grimper à Tokyo, et ne pas hésiter à se faire payer ses consommations (sans abus évidemment, allez pas prendre un Large Caramel Macchiato ou votre élève vous fera la tronche et aura sans doute bien raison!). D'ailleurs n'oubliez pas de négocier ce genre de choses dès le début, ça montre aussi que vous savez ce que vous faites.

Dernier point qui me paraît essentiel: comment gérer des débutants. Même sans parler japonais il est possible de donner des cours à des débutants, à condition qu'ils parlent un peu anglais, ce qui est souvent le cas des japonais s'intéressant aux langues étrangères. Pour que cela fonctionne il suffit d'appliquer ce qu'on appelle la méthode directe: on ne parle qu'en français. La compréhension des structures se fait au moyen d'exemples qui doivent être nombreux et bien ciblés. On donnera des listes de vocabulaire anglais/français ou japonais/français à l'élève pour qu'il puisse se constituer un petit bagage lui permettant rapidement de maîtriser les bases. Et on donnera le minimum d'explications qui restent nécessaires dans un anglais simple et à l'écrit. Dans ce cadre, apprendre dès les premières leçons ce qu'est un adjectif, un nom, un verbe, etc.. peut être tout particulièrement utile.

mercredi 10 décembre 2008

Miam.

J'ai pu mettre les pattes sur ces petites merveilles pour la modique somme de 330 yens, soit 4 fois moins que ce qu'elles coûtaient quatre jours plus tôt. Les prix degressifs au fil du temps pour les fruits et légumes est un concept totalement normal au Japon, mais qui aura toujours le don de me surprendre. En même temps c'est pas stupide du tout, mais regardez-moi ces belles fraises, elles ont pas l'être d'être à l'aube de leur crépuscule!

On leur a fait un sort avec Han Suk, ma coloc' coréenne qui s'en va malheureusement d'ici quelques jours. Elle est super flippée à l'idée de rester seule dans sa chambre (qu'elle partageait à l'origine avec Kira). Parano ? Pas vraiment compte tenu de ce qui était arrivé aux deux "roommate". Une nuit, vers 4h du matin, un homme est effectivement entré dans leur chambre. Alors, pervers qui voulait regarder deux jeunes filles dormir ? Salaryman trop bourré pour se rendre compte qu'il allait dans un immeuble qui n'est pas le sien (on est que des étrangers), prendre un ascenseur qui n'est pas le sien, pour se retrouver sur un palier qui n'est pas le sien, entrer dans un appartement qui n'est pas le sien et entrer dans une chambre qui n'est pas la sienne ? Qui sait, je suis même pas convaincue que ça soit une version de faits irréaliste.

En tout cas on peu comprendre sa réaction, mais c'est con parce qu'on commençait tout juste à vraiment parler... encore une personne que je n'aurais eu que peu l'occasion de découvrir. Mais elle viendra sûrement en France dans quelques années donc vous aurez peut-être l'occasion de faire sa connaissance!

Essai "culinaire" un peu fou n°1: jus de légume "violet".

Ca serait dommage d'être au Japon et de ne pas tester des choses un peu extrêmes que nous n'avons pas chez nous. Peut être qu'un jour je testerai la soupe de maïs en canette, mais pour le moment je n'ai pas trouvé le courage nécessaire pour aller au delà du type d'experience que je vous propose aujourd'hui: le jus de légume Kagome "violet" (je serais bien emmerdée pour vous donner son nom original).


Je ne sais pas si vous avez remarqué que ces dernières années, en France, une boisson a graaaaave le vent en poupe. Il s'agit des jus de fruit ACE, devant leur appellation au fait qu'ils contiennent ces 3 vitamines. D'ailleurs "jus de fruit" n'est pas vraiment le mot que j'aurais du employer puisque ce type de breuvage contient généralement du jus de citron, d'orange et... de carotte (parfois aussi de mangue). Je m'étais d'ailleurs jurée que je ne goûterais jamais à cette saloperie... que j'ai finalement goûté en taxant un peu de son ACE à Pipo. Je n'avais pas aimé cet immonde goût de carotte qui venait en arrière plan.

En fait, ce que j'ai goûté pour vous n'a rien à voir avec un jus où il y aurait beaucoup de fruit et un peu d'un légume. Non, ça n'a rien à voir, là il y a beaucoup de légumes et un peu de fruits. Je ne sais donc pas ce qui m'a pris vu que ma tentative française avait été couronnée de dégoût. Surtout que j'ai pas choisi de commencer en testant la version que j'avais le plus de chances d'apprécier puisque la version "violette" est essentiellement à base de carotte et de carotte "rouge" (va savoir si c'est de la betterave ou autre chose). 

Mais vraiment contre toute attente, j'ai aimé. Et je peux même dire que c'est très bon. On a pas du tout l'impression de boire de la soupe froide, le liquide n'est absolument pas épais et le goût reste assez sucré, sans doute grâce à la présence de framboise. On a également droit à l'habituel arrière goût de raisin plastifié dont le Japon a le secret (un jour je comprendrai pourquoi le jus de raisin est dégeulasse dans ce pays). Mais pour une fois, cet arrière goût ne dérange pas vraiment, il est là, c'est tout. Peut être qu'il rappelle aussi à notre inconscient que c'est un "jus de fruit" que nous buvons. 

Parlons un peu de la composition de cette mixture. Carotte, carotte rouge, un truc qui ressemble à de la carotte rouge (y a des petits dessins sur le côté), des trucs qui ressemblent à du chou violet, poivron rouge, un truc qui ressemble à du chou "normal", aubergine, asperges, celeri, une autre sorte de chou blanc, radis blanc japonais (d'énooormes trucs, assez amer), une sorte de chou ou de salade, une autre sorte de chou ou de salade, du cresson (!), de la betterave, de la citrouille, du persil, de l'artichaut (?). Voilà pour le camp des légumes, qui est donc super majoritaire. Et pour les fruits: framboise, myrtilles, citron, raisin et pomme. Ouais, ils sont vraiment pas en force. Et en relisant tout ça, je me demande encore comment ça fait pour être si bon! Parce qu'énuméré de cette manière, la composition ne semble quand même pas très sexy! 

La législation anti-drogue du Japon.

Je viens de reçevoir un petit mail de Keio, apparemment expédié à tous les étudiants internationaux. Je ne résiste pas à l'envie de vous le copier-coller. Pour comprendre le contexte, il y a deux semaines, deux étudiants de Keio (japonais) se sont fait arrêter pour avoir dealé du cannabis sur le campus. L'administration a même passé une annonce orale, dans tous les bâtiments, au moment de l'arrestation pour expliquer ce qui venait de passer. 

Ces deux cas font suite à une autre vague d'arrestation ayant eu lieu courant octobre, plus d'infos dans cet article (en anglais). Apparemment, il est probable que ceux arrêtés en octobre aient balancé leurs potes, surement en échange de 2/3 arrangements. Parce qu'il faut savoir que le Japon a une législation extrêmement stricte en matière de drogue (le mail parle de peines commençant à 5ans et allant jusqu'à 7 ans, ce n'est pas une exagération de la réalité). On peut comprendre les autorités japonaises, étant donné que le pays est quand même très proches de plaques tournantes du marché de la drogue comme la Thaïlande, la Malaisie, etc...

C'est sous la pression des américains que la culture du chanvre (qui est aussi une matière textile) a été interdite au Japon, après la guerre. Cette extrême sévérité vis à vis du cannabis viendrait donc aussi de la vision américaine de cette drogue, jusqu'à récemment (aujourd'hui, la législation de nombreux Etats s'assouplit, le Massachussets a même procédé à une dépénalisation). D'ailleurs, en France aussi on doit l'origine de notre législation anti-cannabis aux Etats-Unis. 

Voici le mail en question:

"To all international students:

Important Notice : Abuse of cannabis and other illegal drugs

Recently, two Keio students have been arrested for violating the Cannabis Control Law.

As you may know, the usage, sale, cultivation and even possession of cannabis is illegal in Japan and heavily punished (imprisonment up to 5 or 7 years). International students arrested for violation of the Cannabis Control law will face deportation and might be forbidden fromentering Japan in the future.

Some students may start using drugs out of simple curiosity, but keep inmind that it can affect your life in a serious way, and that drug abuse has been linked to other crimes and is a serious problem in society. We strongly urge you to constantly keep your guard up and be careful about drugs.
"

Comme aucun étudiant international n'a été impliqué, j'ose quand même espérer que tout le monde a eu droit à un e-mail du genre et pas seulement nous. Parce que si on est relativement fliqués par nos coordinateurs depuis le début de l'année, c'est aussi à cause de ces affaires de drogue.

dimanche 7 décembre 2008

La rencontre du mois de septembre...

Le jour où Nicolai et moi sommes allés manger notre shabu shabu sur Shibuya, nous avons croisé un bel exemple de nippon alcoolisé et même rond comme une queue de pelle, bourré comme un coing et j'en passe.

Si la plupart des japonais sont pintés au bout d'une demi bière c'est purement une question génétique. Plusieurs enzymes permettent de dégrader l'alcool, les japonais n'en possèdent souvent que la moitié. D'où une résistance amoindrie. C'est la même chose chez tous les peuples asiatiques mais comme ceux du continent se sont davantage mélangés avec des caucasiens et autres, ils ont au passage récupéré quelques gènes bien pratiques quand il s'agit de se cuiter la gueule.

Le plus étonnant c'est peut être que ce handicap n'arrête nullement les japonais qui veulent se mettre une bonne murge, en général lors de la soirée izakaya obligatoire, avec les collègues, une fois que le boulot est plié. Au moment où Nicolai a pris la photo il était 21h (ouais, j'aime pas photographier des gens sans qu'ils le sachent). C'est un cas rare, je tiens tout de même à le préciser. Le plus "comique", à supposer que le sujet n'était pas mort, c'est la canette de bière posée aux pieds du dormeur (corps ?).

Ce genre de scène, en revanche, n'est pas rare à une heure plus avancée de la nuit. L'intervalle entre 1h et 2h du matin est très propice à ce type de rencontres. Souvent, les salarymen imbibés tiennent encore debout et déambulent avec une démarche digne d'un zombi. Parfois ils ont la présence d'esprit de s'affaler sur un banc public, parfois ils ne l'ont pas et gisent tout simplement à l'endroit aléatoire où ils sont tombés au combat.
Et le pire, c'est que le savon magistral que leur passera généralement leur femme ne les dissuadera pas de recommencer dès la prochaine soirée un peu chargée prévue avec les collègues.

Purikukoi ? Purikura!


Le purikura est un incontournable de la culture japonaise moderne. Ce mot bizarre, encore un, est une contraction de l'expression Print Club (ce qui prononcé à la japonaise donne "purinto kurabu"). C'est assez courant au Japon de prendre un mot anglais et de le contracter en prenant les deux premières syllabes de chaque mot. C'est comme ça qu'un "personal computer" devient un "pasokon".

Maintenant que la question culturelle a été évacuée, passons aux faits. Une cabine de purikura ressemble à une grosse cabine de photomaton, sans siège, où on peut rentrer à plusieurs. Vous choisissez un décor, généralement ultra kitsch, et vous prenez la pose en vous regardant dans l'écran juste en face de vous. 3, 2, 1 ... FLASH. Votre pose ridicule est immortalisée.

Heureusement, le Japon illustre très bien l'expression "le ridicule ne tue pas" et va même au delà de celle-ci. Vous pouvez faire des choses d'un mauvais goût prononcé (vous habiller avec un blouson en fourrure synthétique dont le violet flamboyant est coordonné à celui de vos bottes à franges et de votre sac à main minimaliste, par exemple) tant que ça vous amuse, il y aura toujours des gens pour vous suivre, beaucoup de gens. Et c'est ainsi que le "ridicule" devint branché au pays du Soleil Levant.

La deuxième phase du purikura demande une bonne dose d'entrainement, et je le dis sans ironie. Vous avez quelque chose comme 60 secondes pour décorer une photo, à grand renfort de stylos virtuels pailletés, aux couleurs évoquant "Mon Petit Poney", de stickers (toujours virtuels) représentant des personnages peluchesques et "kawaii" (mignon). Notre team de décorateurs a été un peu prise de vitesse et nous n'avons pas vraiment eu le temps de nous pencher sérieusement sur la question. Mais Asuka et Yoshimasa ont quand même fait du bon boulot!


Donc , c'est ce que je disais... on a un peu pas du tout eu le temps de décorer certains... :(
Ensuite il ne reste plus qu'à imprimer les photos selon le nombre de participants et à en transférer sur son téléphone portable (enfin, le nombre est limité à deux téléphones mais on continue les échanges entre nous via infrarouge juste après). A noter que les photos imprimées le sont généralement sur du papier autocollant, de quoi faire des folies avec vos agendas les filles!

"Mère grand, comme vous avez de grands yeux!" "C'est pour mieux... te voir, mon enfant."

Et voilà vous avez fait vos premier purikura, vous pouvez maintenant contempler fièrement le résultat. Et, stupeur! Vous avez des yeux immenses et le teint parfait. Comment se fesse t'il ? C'est tout simplement parce que cette machine magique agrandit vos yeux de manière significative et vous donne une peau de pêche. Quitte à se faire prendre en photo autant être beau, non ? Le seul petit souci étant que quand on a déjà de grands yeux ça a tendance à leur donner un côté globuleux pas forcément ultra sexy à mon goût. Mais bon, pour 400 yens en tout, c'était quand même bien marrant. Je le referai (ce pays va me transformer en gonzesse, ARGH).

Mais pourquoi je mets volontairement des photos dossier sur mon blog moi ?

Shabu shabu...

On va encore parler un peu de bouffe si vous me le permettez! Le shabu shabu c'est un plat d'hiver, avec plein de viande, et la viande c'est bien!
Et ça a le mérite de changer avantageusement du Mc Do (après c'est pas le même prix, avec nos litres de bière on avait bien du claquer 2500 yens chacun, si ma mémoire ne s'Alzheimerise pas trop).

Si on voulait comparer avec notre cuisine bien franchouillarde on pourrait dire que le shabu shabu a le cul entre deux chaises, respectivement, la fondue bourguignonne et la pierrade.

Le principe est simple, on trempe de la viande dans un liquide bouillant qui est soit simplement de l'eau avec quelques algues, soit un bouillon de boeuf. Et la viande est coupée en très fines tranches, comme souvent dans la cuisine japonaise. D'ailleurs vous avez une petite passoire qui vous permet de récupérer "l'écume" et les petits morceaux de viande qu s'amoncellent progressivement dans le bouillon. Je me suis bien amusée avec, c'est le genre d'objet qui vous fait automatiquement perdre 10 ans d'âge mental quand vous l'avez en main.

Pourquoi un nom aussi bizarre ? Parce qu'en fait shabu shabu n'est rien d'autre qu'un onomatopé. On peut donc se douter qu'il n'y a rien de très ancestral dans ce plat, qui a été piqué aux chinois puis adapté au papilles et aux ressources japonaises dans la plus pure tradition nippone (je parle bien sûr de leur talent de "copycat" et pas d'une quelconque tradition culinaire). A l'origine on "trempouillait" des tranches de mouton mais c'est pas vraiment un animal présent sur l'archipel. Donc aujourd'hui c'est essentiellement du boeuf qui est utilisé pour ce plat, mais nous avions également du porc à notre disposition.

Mais je digresse, revenons-en à nos moutons. "Shabu shabu" est donc un onomatopé. Mais un onomatopé de quoi ?! C'est tout simplement la retranscription du son qui émane de l'acte de "trempouillage" de viande, dans un liquide bouillant, à l'aide de baguettes. Effectivement, c'était beaucoup plus court d'appeler ça "shabu shabu".

Et c'est bon! Le shabu shabu se voit décerner le "Koko & Nicolai seal of approval".



Achievement unlocked: Keitai master.

Je suis ingénieur informaticien. Je suuuuuis, ingénieur informaticieeeeeen. J'aime les ordinateuuuuuurs. Sauf Vista parce que c'est d'la merrrrdeuh. Oui, je sais, c'est pas tout à fait l'original mais cet article n'aurait jamais existé si j'avais eu Windows 98. Que les fans me pardonnent.

Tout ça pour dire qu'après moult tentatives s'étant soldées par un échec malgré le sang et la sueur que j'ai déversé au cours de celles-ci, j'ai enfin réussi! Réussi quoi ? A transférer des photos de mon téléphone (keitai) à mon PC. Donc quelques petits articles vont débarquer, certains carrément à la bourre, d'autres seront encore à peu près "d'actualité". En tout cas, je décline toute responsabilité, plaignez vous chez Microsoft si vous êtes pas contents.

samedi 6 décembre 2008

Vous en rêviez... un peu de FRANPONAIS!

Avant de partir à l'autre bout de la planète j'avais promis à pas mal de monde, et notamment à Monsieur Meuble, qu'avec mon appareil photo (encore merci frérot!) je matraquerai consciencieusement tout ce qui pourrait contenir du franponais.

J'avais déjà trouvé ma tasse, tellement collector que je l'ai rachetée en version rouge, aujourd'hui on passe aux magasins et aux fringues.

Pour ceux qui n'auraient pas suivi, les japonais sont littéralement amoureux de la France et plus particulièrement de certains clichés à propos de notre pays du fromage qui pue. Le cliché qui a le plus la cote c'est la grâce et le raffinement. Du coup, on retrouve du français un peu n'importe où et le plus souvent les mots sont mots pris au hasard donc le résultat donne également un peu n'importe quoi.


Je n'ai pas encore eu l'occasion de tomber sur le célèbre magasin qui porte le doux nom de "Partouze", mais je suis tombée sur "Doux Pédale". J'ignore si ce baptême un peu particulier est une référence volontaire au film "pédale douce" ou si c'est juste parce qu'il y a un vélo à l'intérieur du magasin en tant que décoration. En tout cas, Nadia et moi, ça nous a bien fait rire!

Un peu plus tard, le franponais à de nouveau frappé. Cette fois-ci dans un magasin de vêtements bas de gamme (pour ne pas dire "de merde", le magasin étant une sorte de Gifi sans jeux vidéo bradés, mention spéciale à la lingerie imprimé "Cochonou").




L'objet du délit était cette fois un pull à rayures 100% polyester de la marque "Coup Sec Bouger". Je ne sais pas si mon esprit est réellement malade. Mais cette association de mots m'évoque des images d'un genre interdit aux mineurs. Bref, n'y allons pas par quatre chemins, c'est quand même un nom bien naze!  Mais je serais vraiment curieuse de savoir où les japonais sont allés choper des noms aussi tordus. Même l'ouverture aléatoire d'une dictionnaire ne me semble pas être à même d'accoucher de noms pareils. 

La ville en rose.

Il paraît que le surnom de Paris, à savoir "ville lumière", venait de son éclairage publique avant-gardiste. En tout cas, c'est sûr que ça ne risquait pas d'être un surnom inspiré par la luminosité naturelle de la ville. Soyons honnêtes, le gris blafard n'étant pas vraiment une dominante enjôleuse, à moins d'être daltonien comme Edith Piaf et de voir la vie en rose sous le ciel parisien.

Tokyo est à ce niveau là très différent, je peux passer des heures à regarder le ciel depuis ma fenêtre. Au niveau de l'horizon le ciel est souvent dans des tons rose/jaune. Toutfois, dès qu'on relève un peu les yeux, on est frappé par un bleu vif parsemé de nuages tantôt gorgés de lumière, tantôt gris. En fait ça me rappelle un peu ce que je pouvais voir de ma fenêtre à Albigny (mon petit bled à côté de Lyon). Sauf qu'ici c'est toute la journée comme ça. 

Dans l'ensemble, la ville est donc baignée d'une luminosité très douce. Ce qui est renforcé par le fait que le soleil se couche très tôt. La photo qui suit a été prise à 15h40 soit à peu près une heure avant le coucher du soleil, je vous laisse juger. La contrepartie c'est qu'il se lêve aussi très (trop ?) tôt. Et qu'après 17h vous êtes plongé dans la nuit, lutter contre l'impression que sa journée est terminée n'est pas toujours facile. 



Aujourd'hui le temps est assez moyen, il même plus à verse ce matin, mais c'est déjà oublié. En fait, les journées où le temps reste constant sont rares, ce qui est plutôt agréable dans la mesure où il pleut très régulièrement. Ainsi j'ai pas le souvenir d'avoir eu une semaine ou deux de flotte/ciel gris en continue. Il y a quelques jours il faisait même tellement beau que j'ai du enlever ma veste en cuir pour ne pas crever de chaud, me retrouvant ainsi en... jupe et t-shirt manches courtes dans la rue. Oui, oui, je n'ai pas été aspirée dans une faille espace/temps, nous sommes bien en décembre!


Tout ça pour vous montrer deux photos que je trouvais particulièrement jolies... je crois que je suis une grande malade.

jeudi 4 décembre 2008

Les indiens c'est pas le pied.

Je commence à en avoir ma claque de mes colocs indiens. Non, contents d'inviter leurs potes tous les week ends, maintenant les potes commencent à s'installer ici dès que quelqu'un se barre. Je commence à flipper en me disant que le plan c'est de monter leur coloc' de potes à notre étage. Ca faisait un petit moment déjà que je me sentais de moins en moins chez moi. Là je commence à avoir une grosse envie de FUIR.

La coréenne va partir d'ici quelques jours. Il ne restera plus que moi, l'australien qui vient d'arriver, le coréen qui ne lâche toujours pas l'affaire et veut sortir avec moi ainsi que... 3 indiens. Le truc que je redoutais le plus c'était l'arrivée de cafards dans l'appart, mais j'avais pas pensé que les indiens aussi pouvaient se multiplier de façon encombrante.


Si c'était juste une question d'affinités inexistantes, ça irait. Mais disons que c'est pas vraiment possible de les ignorer. Quand ils ne bossent pas, ils passent leur journée dans la salle commune, à mater la tv, avec leurs potes qui circulent. La salle commune (cuisine/salon) fait 10m² à tout péter, donc tant pis pour la gueule de ceux qui voudraient s'y poser. A partir de 4 personnes c'est complet. Et si tu veux juste la traverser, faut demander à quelqu'un de pousser sa chaise, parce qu'ils s'étalent donc y a plus la place.

Je suis peut être très chiante et "ours sauvage" dans le fond. Malgré ça, en général, je m'adapte bien à tous les genres de situation. Mais cette sensation qu'on te virerait bien de chez toi si on le pouvait me pèse. Sans compter que si c'est crade c'est essentiellement de leur fait. Je me suis arrangée pour qu'on nous change nos casseroles/poêles qui semblent avoir 15 ans de service, peut être qu'on nous virera également notre moquette pleine de taches de moisi si c'est pas trop cher. Mais s'ils continuent à considérer qu'un coup d'éponge à l'intérieur (et uniquement à l'intérieur) d'une casserole contenant de l'huile suffit à la nettoyer, qu'un oignon qui tombe par terre finira bien par disparaître seul, que c'est pas grave cette épluchure collée contre la porte du meuble de cuisine (on la verra presque plus quand elle aura séché) ou encore que foutre de la sauce sur la vaisselle propre de ses colocs n'est qu'un dommage collatéral tout à fait acceptable, je suis pas certaine que le changement se verra longtemps.

Faut quand même avouer que l'état général de la propreté de l'appart s'arrange doucement, ils ont même pris la folle initiative de vider le frigo et de le laver (petite pensée pour la boîte de sauce tomate ouverte depuis plus de 3 mois). Mais nettoyer des trucs aussi grand que les murs ou aussi petits que l'immonde tache de nutella datant de plusieurs mois qui avait aterrie Dieu seul sait comment sur un thermomètre/baromètre du salon (avec une belle trace de doigt au milieu montrant qu'un gourmand avait goûté à la chose) ou encore faire virer les serpillières d'un autre temps qui étaient un peu partout dans notre salle de bain ne transforme pas les habitudes douteuses de certains.

On a pas de place pour stocker nos casseroles ? Bah c'est pas grave, on fout une feuille de journal par terre et on les pose dessus. Ah tiens, y a une poêle "à crêpes" planquée dans le placard coincé derrière les poubelles. Mais pas cool, une poubelle a coulée dans le placard et le moisi qui en résulte semble bien adhérer aux vieilles traces de graisse brûlée. On fait quoi ? Bah, un coup d'éponge/liquide vaisselle cheap (qui mousse même pas) et ça reprend du service. "Tiens, tu veux goûter une crêpe indienne ?" "Ah, ouais, merci c'est sympa" ("putain j'espère que c'est pas la première et que les épices arrache-gueule ça désinfecte").

Depuis le début j'essaye de voir que les "bons" côtés, ils vivent dans l'appart depuis 2 ans et connaissent bien le quartier, de temps en temps ils te font goûter 2/3 plats de leur pays (et je leur rend la pareille!), c'est pas parce qu'ils ne veulent jamais discuter qu'ils sont méchants. Mais je commence à avoir vraiment du mal à simplement me focaliser sur cet aspect davantage que sur tous les autres. Avec la crise, j'ai plus vraiment les moyens d'habiter dans un truc joli. Mais je suis quand même plus motivée que jamais pour trouver rapidement quelque chose de sympa autour de 80 000 yens qui serait en gros sur les mêmes lignes de métro qu'actuellement afin de pouvoir aller à mon bahut et donner mes cours à Nihombashi sans galérer.

Un bon plat d'hiver.

L'autre soir je suis allée chez Asuka pour faire un nabe. Derrière ce mot japonais (à prononcer "nabé") se cache un très bon plat, simple à faire et qui vous apporte sa dose de réconfort alors que l'hiver s'installe.


On peut mettre un peu tous les ingrédients qu'on veut. Pour notre part on avait choisi de mettre: des champignons (enoki), de fines lamelles de viande de porc, du tofu (dans sa version ne se délitant pas à la cuisson), des poireaux japonais et du chou (qui est le légume de base ici, très économique).



Champignons "enoki", je pense que ça se remplace bien par de petits champignons de Paris frais coupés en lamelles si vous n'en trouvez pas. Attention ces champignons ne doivent pas cuire trop longtemps! Et on coupe la "touffe" à leurs pieds pour les séparer et les cuisiner.

Le principe est très simple, vous achetez un bouillon tout prêt (à la sauce soja dans notre cas) et vous le portez à ébullition dans un grand wok ou une marmite. Puis, une fois votre bouillon bouillonnant, vous allez mettre un à un les ingrédients que vous aurez au préalable débités en gros morceaux (le poireau français n'est pas tout à fait pareil que son collègue japonais, ne mettez vraiment que le vert le plus tendre). La viande est bien évidemment à ajouter au dernier moment puisqu'elle cuit très rapidement.

A propos du bouillon, si vous êtes en France je pense que c'est très très facile d'en faire un soi-même. Que ça soit en versant de la sauce soja dans de l'eau bouillante ou en trouvant un bouillon-cube à votre goût. Au Japon on cuisine parfois le nabe avec un bouillon au curry, un boullon coréen (donc épicé, très épicé) et autres fantaisies. C'est vraiment pas un plat d'intégriste, vous pouvez le personnaliser selon vos envies.



On s'est bien régalées, mais vers 22h on a eu une petite fringale et il nous restait du nabe. Au lieu de simplement le réchauffer, Asuka m'a appris comment on le consommait en tant que reste et comment l'améliorer dans ce sens. Quand vous avez un reste de nabe, il n'en sera donc que meilleur si vous y ajouter du riz (déjà cuit auparavant). Laissez bien le temps au liquide d'être absorbé par votre riz (qui deviendra crémeux) et à la fin de la cuisson ajouter un oeuf (et mélangez doucement).

C'était vraiment super bon! Et comme j'ai loupé mon dernier train, j'ai même pu en reprendre au petit déjeuner. Avec des petites saucisses (typique) et du Ricorée (pas typique du tout mais ça fait du bien!).

Pour faire le tour de l'anecdote, ici les trains s'arrêtent à minuit. Pour les grosses lignes comme la Yamanote c'est plutôt minuit et demi, mais pour ma ligne de métro (Tokyo Metro, Hanzomon sen) le dernier train partait à 23h54. Or c'était l'heure à laquelle devait arriver le train me permettant de rejoindre la Hanzomon line... ARGH. Parce que les taxis coûtent un rein (voire deux) et traverser Tokyo m'aurait sans doute coûté largement plus de 10000 yens (80€).

Du coup on a rapidement fait marche arrière avant que tous les trains s'arrêtent (oui, "on", car Asuka m'accompagnait jusqu'à Shinjuku parce que c'est super compliqué; oui elle est adorable). La fin de soirée s'est donc terminée de la manière suivante: squattage de canapé (1m20, heureusement que je suis petite) et levé à 6h15 pour choper un train à 7h.

J'ai d'ailleurs jamais vu un train aussi plein, d'ailleurs ça été ma première experience avec des "pousseurs" (pour être sûr qu'on est bien compactés au maximum). Les 10 stations qui me séparaient de Shinjuku m'ont semblées interminables et finalement, retrouver la Yamanote (dont l'heure de pointe est réputée pour être infernale) a été un réel soulagement. Parce que pendant 40minutes j'ai plus ou moins fusionné avec la barre en fer permettant habituellement de se tenir, mes pieds touchaient à peine le sol et mes côtes, du côté gauche, se sont faites labourer (ça fait 4 jours et j'ai encore mal). Mais c'était une experience intéressante. Parce que même si la position est totalement inconfortable pour tout le monde, personne ne pète un cable. Du coup nous aussi on arrive à contenir notre côté berserk.

mardi 2 décembre 2008

La ligne Jaune.

Le Japon est un pays assez étonnant par rapport aux efforts qu'il fait pour les handicapés. Je ne sais pas comment sont considérés les handicapés au Japon, mais force est de constater qu'il y a une réelle volonté de leur simplifier la vie à travers divers équipements.

Dans le métro par exemple, il existe quasiment systématiquement une sortie pourvue d'un ascenseur. De même, de nombreux accès sont équipés d'escalators (mes genoux adorent). Mais la chose la plus remarquable c'est: "la ligne jaune".

Cette ligne parcourt tout le métro, parfois on peut la voir également dans la rue. Elle est striée dans le "sens de la marche" au niveau des lignes droites et se couvre de points en reliefs lorsqu'il y a un carrefour. Vous l'aurez compris, c'est un guide pour les aveugles et les malvoyants.



Toutes les stations sont également annoncées vocalement, sur certaines lignes on a même une petite musique, spécifique à chaque station, qui retentit quand votre métro marque l'arrêt. Pour ces derniers exemples, c'est pas certain du tout que ça ait été implanté spécifiquement pour les handicapés tant c'est un confort pour tous. En revanche, quand le feu passe au vert pour les piétons, cela se fait en musique (là où on aurait eu un horrible bip chez nous, les portes du métro également se ferment en musique, les japonais poussent leur logique à fond!).

Autre marquage qu'on ne peut pas manque dans le métro: des flèches, énormément de flèches. Pour indiquer de quel côté de l'escalier marcher (sens de montée/sens de descente), pour vous dire comment prendre votre virage sans risque théorique de vous télescoper avec un salaryman pressé, etc.. Et le plus souvent: ça marche. Vu le nombre de personnes qui prennent le métro à Tokyo, je n'ose pas imaginer le bordel que ça serait si ce système n'était pas respecté par la majorité des usagers.


Mita Sai

La semaine dernière on a eu pas mal de vacances grâce à un événement qui revient tous les ans dans notre université: le Mita Sai. En fait c'est loin d'être spécifique à Keio, même si cette année était un peu particulière puisque c'est le 150ème anniversaire de l'université.

Cependant, toutes les universités mais également les lycées organisent chaque année un festival. La deadline des inscriptions était en mai, on a donc pas pu faire un stand à cette occasion.

Toutefois, le programme est suffisamment vaste pour qu'on puisse trouver son bonheur: cuisine japonaise et étrangère, bars (avec alcool) à thème, concerts et spectacles de danse, projection de courts métrages, élection de miss Keio (cf. les premiers articles du blog), etc...

Personnellement j'ai surtout profité d'un bar dont le thème était black out (salle de classe plongée dans le noir) où je me suis faite approchée par une créature arborant des cheveux longs, des nichons, une voix grave et un prénom à consonnance masculine. Cette gentille personne m'a offert un Pepsi White (au yaourt) pour s'attirer ma sympathie. Sauf que le Pepsi White c'est un des pires trucs jamais inventé par les japonais. Ca rape la langue, le goût est tenace et refuse de partir même après un lavage de dents tonique. 

Enfin bon, tout ça pour dire que c'était bien sympa. L'occasion de parler avec quelques japonais, de voir quelques cosplay (dont un de Pikachu parfaitement pyjamesque), et de constater que le hip-hop a méchamment la cote au Pays du Soleil levant (contre toute attente). 

A Yakiimo Story.

Depuis que j'ai débarqué au Japon, un truc m'intriguait énormément. Quasiment tous les soirs, un gars conduisant un petit camion blindé de hauts-parleurs se pose en bas de mon immeuble et alterne discours chanté et discours parlé pendant à peu près une demi heure.

J'ai pensé à toutes les hypothèses: discours politique, secte, prière, publicité. J'ai récemment découvert que ce n'était rien de tout ça. En fait il s'agit bêtement d'un vendeur de yakiimo. Des patates douces grillées. Et effectivement, il chante en boucle "yakiimooooo, yakiiiiimoooo, yaaaaaaakiimooooo, yakiimooooo", un peu à la manière d'un moine bouddhiste qui dirait une prière avant d'enchainer sur un speech parlé vantant probablement les qualités nutritives de la chose. Alors bon, c'est vachement moins excitant que mes petites histoires. Mais finalement je suis très contente d'avoir découvert la vérité, même si j'ai du sacrifier mes fantasmes pour cela. Puis, c'est quand même dingue que les vendeurs ambulants de ce genre existent toujours dans un pays utra développé comme le Japon.

J'ai trouvé un article de blog qui explique tout cela beaucoup mieux que moi, mais c'est en anglais donc je vais quand même reprendre les grandes lignes ici.

Il paraît que ça sent très bon et que l'odeur émanant du petit camion permet de le repérer avant même qu'il soit en vue. Personnellement, je n'ai jamais eu l'occasion de sentir quoi que ce soit, sinon j'aurais compris plus rapidement que c'était quelqu'un qui vendait de la nourriture et non un parti d'extrême droite venu faire campagne dans ma rue.

Comment ça se passe pour en acheter ? Parce que le fond du propos est quand même bien là! Toujours selon la même source, comme les yakiimo sont grillées à l'arrière du camion (qui est pourvu d'une sorte de barbecue) elles sont aussi bouillantes. Pour éviter de perdre une main dans la manoeuvre, le vendeur met donc la yakiimo que vous avez achetée dans un sac. Ensuite, il suffit de mettre un peu de beurre et un peu de sel avant de dévorer cette victuaille.